Rechecking

Le journalisme citoyen en veille.

Alain Weill et deux journalistes de l’Express sont mis en examen pour diffamation

Alain Weill et deux journalistes de l’Express sont mis en examen pour diffamation

Après une série d’articles particulièrement à charge, l’essayiste Idriss Aberkane avait déposé trois plaintes contre le patron de l’Express et les journalistes Victor Garcia et Alix L’Hospital. Ces derniers ont été officiellement mis en examen pour les chefs de diffamation publique, selon nos informations confirmées par le Parquet de Paris. 

 

C’est la deuxième fois qu’Alain Weill est poursuivi en justice pour des fausses rumeurs colportées dans l’hebdomadaire qu’il dirige. En mars 2021, le Tribunal de Paris l’avait déjà condamné pour diffamation publique assortie d’une obligation de verser 1000 euros à Abdelaziz Hamida, maire de Goussainville, deux ans après que l’Express eut relayé le mensonge que le franco-marocain était « fiché S ». Blanchie par la presse subventionnée comme une nouvelle certifiée, la fake news aux relents racistes avait été largement relayée dans les médias français, au contraire de cette condamnation qui est passée sous silence, n’apparaissant évidemment pas sur la page Wikipedia du condamné. Malgré des sociétés sous asphyxie financière (qui n’empêche pas ses rémunérations faramineuses), les soupçons d’évasion fiscale ou les procès de ses ex-employés, Alain Weill est de ces hommes d’affaire qui investissent dans les médias à la faveur d’une couverture toujours bienveillante, voire victimaire. Cette mise en examen ouvre la possibilité de venir ajouter une autre ligne au tableau de ses préjudices en coulisse.  

 

 

 

Parmi les griefs à l’origine de la plainte déclenchant cette procédure figure notamment un article publié en juillet 2022 dans lequel Victor Garcia et Alix L’Hospital multiplient les allégations contre Idriss Aberkane, l’accusant, toujours dans des termes vagues mais accablants, d’avoir « surgonflé » son CV, de mentir sur ses expériences en recherche scientifique et de manipuler son public tel un « gourou » des « sphères complotistes et antivax » sur fond d’une carrière supposément remplie de « déboires financiers ». Un brûlot cochant tous les éléments de langage qu’avaient cependant anticipé le conférencier, prenant soin de filmer et de diffuser publiquement l’entretien avec les deux journalistes alors qu’ils l’interrogeaient pour préparer leur article. Le stratagème n’a pas du tout été apprécié par Victor Garcia et Alix L’Hospital qui se montrent en grande difficulté dans cette vidéo, leurs questions très orientées se heurtant systématiquement à l’éloquence maîtrisée de leur interlocuteur. Après une tentative de censure par mise en demeure, France Soir avait décidé de republier la scène sous le titre de « l’ExpressGate ».

 

 

Le Character assassination en concept publicitaire

 

L’Express n’en était pas à sa première attaque contre l’auteur de Libérez votre cerveau, lequel avait, à l’époque de sa publication, bénéficié de certaines louanges dans la presse au grand damn des sphères scientistes. Dès 2016, l’hebdomadaire d’Alain Weill reprend les ragots des réseaux zététiciens persuadés que le triple doctorant se serait fabriqué un curriculum « dopé » (1). Bien que l’incriminé ait publié sur son site internet l’ensemble de ses diplômes qui attestent de son parcours, comprenant les preuves de ses doctorats (en Neuroergonomie, Littérature comparée, et Relations Internationales), les relevés de son master à l’Ecole Normale Supérieure, ses attestations comme chercheur invité à Stanford, ses certificats comme professeur à Centrale Supélec ou encore les registres de ses sociétés et fondations – chaque élément matériel continue d’être proprement ignoré dans un but transparent. En 2022 et 2023, surfant sur la vague de character assassination contre ceux qui contestaient l’efficacité des mesures sanitaires (tout en prônant la vaccination des enfants en dehors de tout consensus médical), l’Express redouble de tribunes corrosives sur Idriss Aberkane, jusqu’à en faire un argument de vente pour des abonnements papiers et numériques, via des sponsorisations sur Facebook ou des podcasts en série. Ironiquement, une publicité du magazine s’est retrouvée récemment sur la chaîne Youtube de l’essayiste qui culmine désormais à plus d’1 million d’abonnés. Il faut dire que ce succès a de quoi faire pâlir une rédaction réduite à peau de chagrin pour cause de plans sociaux successifs…

 

 

Selon les reproches formulées par les avocats du plaignant, les journalistes de l’Express auraient composé leur article essentiellement à partir d’allégations infondées voire fausses, de « propos biaisés » et de « raccourcis grossiers », susceptibles de caractériser une volonté de nuire. Le récépissé de la plainte invoque que Victor Garcia et Alix L’Hospital se sont appuyés, pour seules et uniques « preuves », sur le témoignage de « pseudo-spécialistes » choisis pour leurs positions notoirement opposées à celles du conférencier, et des compétences qui font défaut sur les sujets critiqués. On y retrouve d’ailleurs l’opinion d’un certains Thomas Durand qui voue depuis des années une obsession manifeste envers Idriss Aberkane, devenu une sorte de « vache à lait » de sa chaîne Youtube pour s’accaparer des vues. Victor Garcia avait déjà loué le zététicien-en-chef dans un précédent article le présentant faussement comme « président de l’association ASTEC » – ce qu’il n’est pas censé être, au risque d’avoir quelques petits problèmes avec l’administration fiscale en s’auto-rémunérant avec la trésorerie (2)… Le magazine rebaptisé « l’Ex-presse » par ses anciens salariés n’est décidément plus à un mensonge près. Mais à quoi s’attendre d’autre venant d’un journal qui juge que la Charte de Munich n’est qu’un « totem complotiste » ? 

Quoi qu’il en soit, ce ne serait pas la première fois que des journalistes de l’Express manqueraient gravement à leur déontologie pour nuire à une personnalité qui dénonce les – vrais – déboires financiers de leur directeur.  À la justice de se prononcer une nouvelle fois sur la nature douteuse de leurs méthodes.

 

 

La Rédaction

 

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(1) L’Express, 2 novembre 2016.

 

(2) l’ASTEC étant une association loi 1901 dite « à but non-lucratif », le président ne peut être rémunéré au-dessus de la limité tolérée des 3/4 du SMIC, sous peine d’être redevable des impôts commerciaux. (Source : service-public.fr)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le « Fonds Marianne » a-t-il servi à financer des officines de propagande proches du pouvoir ?

Le « Fonds Marianne » a-t-il servi à financer des officines de propagande proches du pouvoir ?

Nul doute que ce titre accrocheur conduira ces mêmes officines à nous prodiguer le sobriquet fourre-tout de « complotisme ». Pourtant, les révélations de cette enquête sur le Fonds Marianne prouvent que de nombreux éléments ont été – volontairement ou pas, telle est la question – passés sous silence par la presse subventionnée, au risque de mettre à mal une doxa soigneusement protégée par la cooptation des élites journalistiques. Et si le fonds de « lutte contre le séparatisme et le complotisme » en réponse à l’effroyable assassinat du professeur Samuel Paty avait servi de prétexte pour financer d’obscures agences de propagande destinées à promouvoir la censure d’opinion politique qui dérange le pouvoir en place ?

Résumé. Selon les enquêtes de plusieurs organes de presse (Mediapart, Libération, France Télévisions et Marianne), le « Fonds Marianne » aurait pu être détourné au profit d’associations à l’origine de campagnes de dénigrement contre des opposants à Emmanuel Macron. Plusieurs associations bénéficiaires ont été épinglées pour avoir à la fois rémunéré des activistes proches du Printemps républicain (à l’instar de Mohamed Sifaoui) avec des montants injustifiés, mais aussi financé la production de vidéos critiquant ouvertement des personnalités politiques de gauche (Mathilde Panot et Anne Hidalgo en tête) en pleine période électorale. De nombreux soupçons pèsent ainsi sur ce fonds créé en réponse à l’effroyable assassinat du professeur Samuel Paty sous couvert de lutter contre le « séparatisme », suffisamment pour engager une commission d’enquête parlementaire au Sénat afin de faire la lumière sur une répartition particulièrement obscure.  Mais si la presse subventionnée ne semble s’intéresser qu’à seulement deux des dix-sept organismes bénéficiaires révélés par le service Check-News de Libération, le journalisme citoyen s’est intéressé de plus près à ces 15 autres associations présentées comme ne semblant « pas poser problème » d’après le sénateur Claude Reynal. Difficile, en réalité, d’adhérer à ce constat sous forme de « circulez, il y a rien à voir » quand on observe les liens obscurs de plusieurs de ces officines avec des institutions qui, au contraire de leurs objectifs apparents, n’ont rien de politiquement neutre. 

PARTIE 1 : La promotion de Conspiracy Watch et de ses trois bénéficiaires par de l’argent public. 

 

Capture de l’émission #18 de « Les Déconspirateurs », sur la chaîne Youtube de Conspiracy Watch.

En pleine promotion de son nouvel essai, Au cœur du complot -lequel, malgré une intense couverture médiatique, ne parvient toujours pas à concurrencer les livres « complotistes » qu’il s’était entrepris de fustiger sans jamais aborder leurs contenus(1) – Rudy Reichstadt a dû de nouveau affronter les foudres de ses opposants sur les réseaux sociaux depuis que Check-News a listé son média parmi les bénéficiaires du Fonds créé en mémoire à Samuel Paty, avec une généreuse subvention de 60 000 euros. Il faut dire que depuis qu’il dédia son combat au « fichage » de personnalités aux opinions divergentes des siennes, souvent par un ensemble d’amalgames et d’étiquettes fourre-tout, l’essayiste a vu s’accumuler au fil des années les commentaires les plus virulents à chaque publication sur son compte Twitter. Un harcèlement dont il se glorifie en guise d’argument publicitaire pour son ouvrage, sans faire l’économie d’une certaine victimisation. Ce complexe de « martyre héroïque » se nourrit de ses accusations d’antisémitisme dont il qualifie quasi-systématiquement ses adversaires ; pourtant, les critiques qu’il reçoit sont loin de n’émaner que des identitaires radicaux. En 2019, un article de l’hebdomadaire Marianne pointait ses (trop) nombreuses « contradictions » à travers « un filtre politique militant », pouvant rendre sa lutte « contre-productive ». Du côté des partisans de gauche, l’association Acrimed dédiée à la critique des médias l’accuse ironiquement d’avoir lui-même propagé une « théorie du complot » sans fondement autour du « Russiagate » (2) ; tandis que le Monde Diplomatique le décrivit comme un homme adoubé par la presse mainstream « qui n’a pourtant rien d’un chercheur » et n’aimant ni « les critiques », ni « ce qui lui paraît trop à gauche ». Présenté régulièrement comme un « politologue » qu’aucun diplôme ne semble justifier, celui que Marlène Schiappa estime bénéficier d’une « réputation sans équivoque » apparaît en réalité souffrir d’un biais politique proche de la Fondation Jean Jaurès dont il est issu, un think tank réputé pour être proche du parti d’Emmanuel Macron. Ce qui fait de Conspiracy Watch une organisation non « politiquement neutre », à l’instar des deux premiers bénéficiaires qui ont fomenté ce scandale. 

Une subvention doublée

Mais au-delà de ce défaut de neutralité, les conditions d’attribution de cette subvention d’argent public manquent d’avoir été remplies par le média de Rudy Reichstadt, au regard des documents analysés par Check-News. D’une part, aucun contenu du projet « RiPOST » pour lequel elle fut spécifiquement attribuée ne semble avoir été créé pour la cible des « 12-25 ans » alors qu’il s’agit de l’un des principaux critères d’éligibilité (3). D’autre part, bien que ce fonds fut initialement présenté sous couvert de combattre le « séparatisme islamique » qui motiva le meurtrier du professeur d’histoire-géographie, la contribution de Conspiracy Watch sur ce sujet apparait comme bien « marginale » selon le quotidien – et surtout, pas vraiment spécifique à un public français comme le remarqua un internaute sur le réseau Twitter (4). Pour se justifier, l’expert « anti-conspi » rétorqua que le Fonds Marianne mentionnait de lutter contre « le complotisme », au cœur de son combat. Il omet cependant d’admettre que ce tragique évènement fut l’occasion d’une manne financière pour son association : en effet, alors que l’Observatoire du Conspirationnisme recevait depuis 2018 une subvention du CIPDR « d’un peu moins de 30 000 euros » de l’aveu même de Reichstadt, et dont ce Fonds se serait « en partie substitué », ce montant doublé d’argent public fut renouvelé en 2023, soit en dehors du calendrier de ce fonds. Ce qui a déjà de quoi réservé à cet évident bénéfice une connotation particulièrement infâme. 

Le problème – et ce sur lequel Libération a choisi de ne pas trop regarder, sûrement pour préserver l’admiration de son directeur éditorial pour Rudy Reichstadt – c’est que le bénéfice engendré par Conspiracy Watch ne semble pas se limiter à ces 60 000 euros. Rudy Reichstadt et ses collaborateurs réguliers n’ont pas seulement contribué au contenu produit pour motiver cette unique enveloppe, mais aussi… pour 3 autres bénéficiaires de ce même « fonds », totalisant un budget de 245 000 euros alloué à des projets faisant leur promotion, à des degrés divers.

La Licra

Commençons par la Licra, qui s’est vue offrir 95 000 euros pour la création de la plateforme « Sapio », un « campus numérique » ayant vocation à fournir des ressources pédagogiques « à destination des élèves, étudiants, enseignants et intervenants scolaires ». Ces « ressources » apparaissent en majorité sous forme de vidéos au format court, centrées sur des questions autour du racisme, de l’antisémitisme, de la laïcité mais aussi (surtout) du « complotisme ». Sur ces points et à la différence de Conspiracy Watch, force est de constater que le projet répond parfaitement aux critères d’éligibilité du Fonds Marianne. Problème : sur la page principale, c’est la figure de Rudy Reichstadt qu’on découvre particulièrement mise en avant. Le « complotologue » apparaît en effet être le seul interviewé dans 6 des 8 vidéos composant la rubrique « comprendre » – en sachant que les deux autres sont ni plus ni moins que des entretiens de la seconde directrice de CW, l’historienne Valérie Igounet.

 

Capture de la home-page sur le site internet de Sapio.

C’est bien plus que les « une ou deux vidéos » que Monsieur Reichstadt dit avoir fait pour ce projet dans l’article de Check-News, une ultra-minimisation que les « fact-checkeurs » n’ont pas (ou plutôt feint de ne pas) relever. En parcourant davantage le site, on retrouve également l’importante contribution de Tristan Mendès France : l’autre « expert » de l’anti-conspirationnisme co-gérant du projet « RiPOST » ressort dans non moins de 29 résultats de recherche, dont 8 vidéos d’interviews. Précisons cependant, en vertu d’une présentation honnête des faits, que plusieurs « experts » parmi ces « contenus-ressources » ne semblent pas avoir de lien avec la fondation de Rudy Reichstadt. Mais outre qu’ils sont davantage légitimes par leur statut de chercheur, le contenu du site nous montre une contribution bien moindre. Par exemple : plusieurs vidéos font l’interview de Boris Adjemian, un docteur en histoire qui dirige la Bibliothèque NUBAR, mais seulement sur le thème du génocide arménien. En comparaison, Tristan Mendès France, qui n’est docteur en rien, contribua à tous les thèmes listés par la plateforme sauf celui du sport. Et contrairement à Reichstadt, l’historien chercheur n’apparaît pas sur la page principale du site. Quoi qu’il en soit, le fait que « Sapio » participe à la promotion des acteurs de Conspiracy Watch est d’une évidence grossière. Tellement grossière que Check-News – bien qu’en ayant soigneusement omis son ampleur – interrogea la Licra sur ce soupçon d’un double financement, laquelle réfuta ne pas avoir « rémunéré l’expert ». En admettant que cette réponse soit honnête, une telle publicité auprès d’un public cible de professeurs et d’étudiants peut engendrer de bien des manières un potentiel bénéfice indirect, dès lors qu’il s’agit de pseudos « experts » qui vivent d’appels aux dons, de services privés ou de la vente de livres. 

AP2L et la série « Conspirations ? »

Et en matière d’œuvre promotionnelle pour Rudy Reichstadt et ses alliés, on peut dire que la série « Conspirations », pour laquelle l’agence de production AP2L a reçu 20 000 euros du Fonds Marianne, représente un bel exemple. Sur ces dix vidéos diffusées par la chaîne LCP, la moitié est consacrée à sa parole unique, tandis que la moitié restante est réservée à celle d’un autre de ses plus proches collaborateurs connus, le journaliste Thomas Huchon.

 

Série « Conspirations ? » diffusée sur la chaîne LCP.

Il n’est d’ailleurs pas nouveau que les deux hommes s’associent autour de projets communs. Outre sa participation régulière à l’émission « les déconspirateurs », Thomas Huchon est notamment le réalisateur de « Infodemic: comment le covid19 est devenu la machine à conspis », un documentaire de 29 minutes principalement composé de l’entretien avec deux « experts » de l’anti-complotisme : Gérald Bronner, et surtout, Rudy Reichstadt. Or, il se trouve que l’entreprise à l’origine de sa production, la plateforme de streaming Spicee, figure aussi – quelle heureuse coïncidence ! – parmi la liste des bénéficiaires du Fonds Marianne, dont elle reçut la modeste somme de 70 000 euros.

 

Image extraite de « Infodemic : Comment le covid19 est devenu la machine à conspi », réalisé par Thomas Huchon et diffusé sur Spicee.

Spicee Educ

Toujours selon Check-News, cette subvention aurait servi à la création de « Spicee Educ », d’un modèle très similaire au projet « Sapio » avec des contenus à vocation « pédagogique » davantage centrés sur le thème du « complotisme » et de la désinformation. A la différence notable que les « ressources » présentées ici n’ont rien de productions originales : il s’agit, en majorité, de vidéos divisées en formats courts, dont une partie étaient produites bien avant 2021. Si certaines étaient disponibles en accès libre via d’autre médias (on y trouve, par exemple, la série « Oh My Fake » du quotidien 20minutes, « l’Escape News » présenté par Thomas Soto sur la chaîne France 4, ou encore la série « Mytho » pour laquelle une autre association bénéficiaire (Lumière sur Info) a reçu 50 000 euros) elles sont pour la plupart tirées de documentaires produits et diffusés par Spicee. Et là aussi, on peut dire que Rudy Reichstadt bénéficie d’une présence de choix. Parmi ces contenus, on retrouve le fameux Infodemic dans lequel le « complotologue » est co-exclusivement interviewé, découpé en 6 vidéos dans le parcours « Théorie du complot », 11 vidéos de « Covid19 : Fantasmes et mensonges » (formant l’essentiel du ce parcours), et 6 vidéos dans celui intitulé « Le cerveau : ami ou ennemi ? ».

Reichstadt semble être aussi le seul sujet filmé de la série « Le petit dico des conspis » (du moins, d’après l’extrait que nous avait pu retrouver sur Youtube) intégré dans le premier parcours (9 vidéos) et le troisième baptisé « Educations aux médias » (8 vidéos). Quant à Thomas Huchon, il est tout simplement partout. Outre cette distribution d’Infodemic, ses autres réalisations Conspi Hunter : comment nous avons piégé les complotistes, Conspi Hunter : spécial 11 septembre, Unfair Game, comment Trump a manipulé l’Amérique, la Nouvelle fabrique de l’opinion, L’homme qui murmurait à l’oreille de Trump et Scandale Cambridge Analytica, nouvelles révélations – bref, autant dire l’intégralité de sa filmographie se retrouve sous forme décomposée ou non (5). On y découvre même la capsule qu’il avait faite pour le média Konbini sur l’effet « Dunning-Kruger » par au moins deux fois. C’est dire si « Spicee Educ » ressemble tout simplement à une plateforme promotionnelle pour le journaliste « ami » et contributeur de Conspiracy Watch. 

Notons au passage que, pour ce qui est de la pertinence de ces « ressources » en matière de lutte contre les fake-news, on repassera. Dans le cas de Infodemic, c’est près d’un quart du documentaire qui est consacré au sondage mené par la fondation Jean Jaurès (en partenariat avec Conspiracy Watch), censé montrer que l’idée que le virus Sars-Cov-2 a été fabriqué en laboratoire serait non seulement fausse mais surtout essentiellement partagée par des partisans de l’extrême-droite. Une sorte de minable déshonneur par association pour une hypothèse qui, comme on le sait, est désormais considérée comme la plus plausible par bon nombre de scientifiques et admise par l’OMS elle-même. Cette réfutation erronée, largement propagée par les « fact-checkeurs » avant de devoir faire volte-face dès 2021, se retrouve dans la séance 3 du programme « Covid, Fantasme et Mensonges » de Spicee Educ. Sous la partie intitulée « Les personnalités n’ont pas toujours raison ! », l’éducateur est invité à présenter aux élèves le cas suivant : « Le professeur Montagnier, prix Nobel de Médecine, affirme que le Covid19 a été fabriqué en laboratoire. Quelle peut-être la conséquence de cette affirmation sur le grand public ? Pourquoi ? ». L’idée est de montrer qu’il faut se méfier de la « crédibilité » que nous donnons à une personne de par son statut. Il y est également proposé un « atelier » pour montrer comment les « complotistes » utilisent une rhétorique opposant « un héros à la solution miracle » contre un « ennemi commun diabolisé au maximum ». À la lecture des trois exemples proposés (Pr Montagnier / Didier Raoult / Bill Gates), on se doute qui sont censés être des héros fantasmés et le pauvre ennemi « diabolisé »… Si la logique de « fabrication de l’ennemi » est légitime pour comprendre les discours fallacieux, les exemples choisis non sans hasard ont de quoi donner à ces « fiches » un caractère ironique. 

On résume. Rudy Reichstadt qui a déjà reçu 60 000 euros du Fonds Marianne pour le média qu’il a fondé, doublant au passage sa subvention annuelle du CIPDR, est particulièrement présent dans les contenus de 3 autres bénéficiaires : la Licra, AP2L et Spicee. Tandis que deux de ses plus proches collaborateurs, Tristan Mendès France et Thomas Huchon y illustrent pour chacun une contribution essentielle. Est-ce à dire que les acteurs de Conspiracy Watch auraient plusieurs fois bénéficié du Fonds Marianne, sous 4 relais différents ? Si on ne peut faire de conclusions hâtives en spéculant sur l’idée qu’ils en auraient tiré à chaque fois une rémunération, reste que cette « similarité » de contenus et d’experts interroge sur un rôle potentiellement influent dans le choix des projets sélectionnés. 

Un projet déjà financé ?

Mais au fait, quel était ce fameux projet « RiPOST » pour lequel Conspiracy Watch a reçu cette subvention du fonds créé en l’honneur de Samuel Paty ? Et bien, il se trouve qu’il s’agissait d’un projet mené en collaboration avec l’organisme « UE Disinfo Lab » qui date de juillet 2020, soit plus d’un an avant le terrible assassinat du professeur d’histoire géographie et la création du fonds censé lui rendre hommage. Cette subvention n’a donc absolument pas servi à soutenir la création d’un nouveau projet qui justifierait son financement. Et surtout, il était déjà financé par le CIPDR (donc l’Etat), en outre d’un partenariat avec Google et Bing (qui ne manque pas d’argent), ainsi que… l’Institute For Strategic Dialogue. Un autre bénéficiaire du Fonds Marianne qui semblerait avoir un rôle particulièrement intriguant dans le choix des lauréats : c’est ce que nous verrons dans la dernière troisième et dernière partie de cette enquête à suivre…

Auteur : Amélie Ismaïli.

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(1) Voir à ce sujet, la debunking de Pierre Chaillot sur sa chaîne Décoder l’eco : https://www.youtube.com/watch?v=G0OjIB2NeSU&t=98s

(2) La rumeur de collusion entre Donald Trump et le Kremlin dans l’élection américaine de 2016. Rumeur qui s’est avéré infondée et fabriqué par un faux dossier (« le dossier Steel »), dont le rapporteur sera inculpé pour mensonges par la justice américaine.

(3) Dans le communiqué sur l’Appel à projets national 2021 « Fonds Marianne », y est stipulé dans les « 1. Critères d’éligibilité » que « Cet appel à projets a pour but de soutenir des actions en ligne, à portée nationale, destinées aux jeunes de 12 à 25 ans exposés aux idéologies séparatistes qui fracturent la cohésion nationale et abiment la citoyenneté. »

(4) Thread du compte « Mounotella » .

(5) Voir la rubrique « Documentaire à regarder en classe » sur Spicee Educ.

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Enquête sur le #FondsMarianne, Partie 2 : macronie et cabinet de conseil derrière les bénéficiaires.

Enquête sur le #FondsMarianne, Partie 2 : macronie et cabinet de conseil derrière les bénéficiaires.

Xavier Desmaison, président du groupe Antidox sur le plateau du « 23h » de France Info du 17 décembre 2019.

Conspiracy Watch n’est pas le seul organisme a être particulièrement présent dans plusieurs projets subventionnés par le Fonds Marianne. Au moins deux associations sélectionnées, Civic Fab et France Fraternités, apparaissent en lien avec le groupe Antidox, un cabinet de conseil spécialisé « en stratégie de communication et dopinion à forte dominante numérique ». De plus, parmi les comités exécutifs de ces deux organisations présentées pourtant comme « citoyennes et appartisanes », figurent des personnalités ayant ouvertement manifesté leurs soutiens à Emmanuel Macron. Des liens qui interrogent sur un potentiel objectif politique derrière les attributions de ce fonds.

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Le Groupe Antidox

C’est le site internet du groupe Antidox qui nous apprend que c’est son think tank « Le Lab » qui serait à l’origine de l’association « Civic Fab », listée comme ayant reçu le troisième plus gros montant du Fonds Marianne, soit 315 400 euros. Ainsi le président et fondateur du cabinet de conseil, Xavier Desmaison, figure être également le président de « l’organisation citoyenne ». D’autre part, on retrouve deux membres de l’équipe d’Antidox parmi ceux qui composent l’Assemblée générale de Civic Fab : Vincent Bridenne – directeur artistique – et Solennel Colat, responsable administratif et comptable pour le cabinet. En tout état de cause, l’association est donc une filiale du groupe censée refléter les valeurs sociétales qui sont au coeur de son ADN, telles que le site internet d’Antidox nous les décrivent : « nous travaillons à développer un écosystème informationnel de qualité (modération des fake news, de la haine en ligne, des théories du complot) » ; une affirmation qui fait directement écho à la présentation du projet « Nuance » créé par Civic Fab, « une initiative en ligne qui vise à combattre les discours de manipulation (fake news, théories du complot) et extrémistes qui prolifèrent sur internet« .

Un autre bénéficiaire du Fonds Marianne présente des liens avec Antidox, ou du moins avec son président : Xavier Desmaison est en effet aussi le Coordinateur du Comité d’honneur de l’association France Fraternités, laquelle bénéficia de 60 000 euros du fonds initié par Marlène Schiappa. Ces deux engagements sont d’ailleurs mentionnés explicitement dans la biographie du dirigeant sur le site du cabinet. En outre, plusieurs personnalités apparaissent réciproquement dans les gouvernances des deux associations : ainsi le président de France Fraternité, Pierre Henry, siège à l’Assemblée Générale de Civic Fab ; tout comme Laure Modesti, qui figure au Comité d’honneur de FF ; et on retrouve dans ce même comité Karim Amellal, présenté comme « administrateur » de Civic Fab. Enfin, le média créé par ce dernier (« What the Fake ») fait apparaître France Fraternités comme un de ces partenaires. Tous ces éléments semblent démontrer que les deux organismes sont de toute évidence très proches.

Notons que France Fraternités montre également des liens avec une autre association bénéficiaire du fonds Marianne : Fraternités générales (dont la proximité du nom a de quoi intriguer). En effet toutes deux partagent comme point commun d’être membre d’un collectif inter-organisation appelé « le Labo de la Fraternité ». Cette seconde association mettant en avant la « fraternité » dans la liste révélée par Check-news aurait été subventionnée à hauteur de 292 200 euros, juste derrière Civic Fab. Néanmoins, en dehors d’éléments de langage quelques peu similaires (notamment pour présenter des think tanks comme des « laboratoires »), Fraternité Générales ne fait pas apparaître de lien avec Antidox ou son président Xavier Desmaison, d’après les informations que nous avons pu trouver. Nous la laisserons donc de côté – pour le moment du moins. 

« Deep communication for Business Impact »

Derrière cette figure de « citoyen engagé », Xavier Desmaison est un expert communicant, spécialisée dans les stratégies d’influence en lien avec les technologies numériques dans le but de « maximiser les profits » des entreprises qu’il conseille (1). Il est également le co-auteur de deux livres : Le Bûcher des vérités (2019) et Stratégies d’entreprises dans un monde fragmenté, surmonter les risques liés à la pandémie et à la guerre en Ukraine (2022), des ouvrages qui s’intéressent aux rôles des décideurs publiques et des dirigeants d’entreprises dans une période qui favorise de plus en plus de méfiance à l’égard des institutions. Ces prises de positions illustrent comment le cabinet Antidox a fait de la « désinformation » son cheval de bataille. Reste à savoir de quelles « désinformations » il s’agit : le fait que deux associations présentées comme des « organisations citoyennes » puissent avoir un tel lien direct avec un cabinet expert dans les stratégies de « nudge » et de « social listening » pour influencer l’opinion publique au service de grandes entreprises privées jettent un trouble sur leur revendiqué rôle d’éducation à la citoyenneté. Exemple évocateur : Civic Fab, affichant de vouloir « mettre la technologie digitale au service de projets dintérêt public et dinnovations sociales » accompagna un projet baptisé « Les Printemps de la prévention », un forum rassemblant une diversité d’acteurs locaux et de professionnels du secteur de la santé afin d’ « impulser le changement dans les pratiques et les comportements en donnant la visibilité aux projets innovants et inciter à lusage des nouveaux outils numériques. » Le projet fut conduit par Antidox et NIHLune autre agence de conseil en affaires publiques- qui ne cache pas sa collaboration avec l’industrie pharmaceutique. Un tel risque de compromission avec les intérêts de secteurs très lucratifs laisse de nouveau soupçonner que la « neutralité » ne soit pas tout à fait au rendez-vous.

Lutte contre la désinformation ou propagande macroniste ?

Ce type de partenariat public-privé n’est pas sans rappeler une orientation politique proche du « sociale-libéralisme » – ou néolibéralisme – qu’incarne le parti d’Emmanuel Macron. Et pour cause : les gouvernances de Civic Fab et France Fraternités se composent d’un des plus fervents adhérents président au pouvoir : Karim Amellal. Ce haut fonctionnaire français d’origine algérienne se présente en tête de liste LREM du 10ème arrondissement de Paris lors des élections municipales de 2020. En outre, il aurait créé, en janvier 2022, un collectif explicitement en soutien au président au pouvoir. Karim Amellal est réciproquement un collaborateur « choyé » par la macronie : nommé ambassadeur délégué interministériel à la Méditerranée, il est aussi désigné pour siéger à la présidence de la commission « Talents du service public » par Amélie de Montchalin en mars 2021. Et pour couronner ce portrait saisissant, il co-rédigea au côté de Laetitia Avia et Gil Taïeb la loi sur les contenus haineux sur internet, dite « Loi Avia », la même qui fut censurée par le Conseil constitutionnel pour ses risques de porter atteinte à la liberté d’expression. Qui de mieux pour former les jeunes citoyens aux « bonnes valeurs » de la République ? 

Affiche des Elections municipale de 2020 dans le 10ème arrondissement de Paris, liste LREM.

Rien d’étonnant donc, à ce que ce biais politique transparaisse dans les contenus créés par les deux associations dans le cadre du Fonds Marianne. En apparence, elles semblent bien présenter des ressources pédagogiques destinés à combattre le radicalisme religieux et les discours de haine qui favorise le racisme ou l’antisémitisme – ce qui les éloigneraient de tout soupçon. Mais lorsque l’on observe dans le détail certains de ces contenus, se révèle un discours très favorable à l’égard d’Emmanuel Macron. Sur le site « What the Fake« , tel que se nommait encore le média fondé par Civic Fab durant la période encadrant l’appel à projet du Fonds Marianne, plusieurs pages publiées durant la campagne présidentielle de 2017 mettent particulièrement à l’honneur le candidat de La République en Marche. Une dizaine d’articles produits entre mars et mai de cette année lui sont consacrés afin d’en faire la principale victime de « fake-news » qu’auraient été diffusées par la « fachosphère », les partisans de Marine Le Pen ou… par la propagande du Kremlin.

Or ce scénario d’un « complot russe » pour influencer les présidentielles françaises avaient été essentiellement partagé par les équipes d’Emmanuel Macron. Scénario dont la probabilité demeure encore très floue, souffrant d’un manque de preuve formelle, et qui fait étrangement écho au Russiagate lors de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis – un dossier aujourd’hui particulièrement mis à mal par le récent rapport du procureur John Durham, qui y dénonce une instrumentalisation politique fondée sur des éléments douteux et un manque d’objectivité de la part du FBI. Tous ces éléments qui permettent de nuancer le discours macroniste ne se retrouvent nullement sur le site « What the Fake », bien au contraire. Les articles au sujet de cette « théorie » ne font que reprendre le discours d’Emmanuel Macron en mettant en cause les médias RT et Spoutnik, et évoque des « rumeurs » qui se révéleront pourtant corroborées par les Macronleaks, tout en parlant de Julian Assange comme une personne « adulé des complotistes« . Au reste, ce traitement particulièrement positif de celui qui n’était que candidat à la présidence française lors de la publication de ces articles laisse supposer une orientation partisane correspondant aux affiliations politiques des personnes à la tête de Civic Fab. D’autant qu’en comparaison, aucun article ne traite des autres candidats, sauf pour dénoncer des fausses informations que certains adversaires – François Fillon et Marine Lepen notamment – auraient partagé. Quant aux mensonges d’Emmanuel Macron, c’est tout simplement « circulez, il y a rien à voir ».

Les « mots piégés » de France Fraternités.

Ce biais politique se retrouve également dans les contenus produits par France Fraternités, cette fois-ci dans le projet spécifiquement conduit dans le cadre du Fonds Marianne. A l’écoute des podcasts « les mots piégés du débat républicain » présentée par son président Pierre Henry (un autre ancien encarté LREM), les thèmes de propagande chers à Emmanuel Macron dominent. Le « souverainisme » ? « un mouvement marginal » revendiqué par des « courants qui se situent plutôt à la droite extrême » tandis que la « souveraineté » devrait être « défendue et développée à un niveau européen » puisque « seul véritable cadre de protection contre la mondialisation, pour résister aux grands ensembles russes, chinois ou américains ». Le « populisme » ? « Un [dangereux] courant de pensée politique » qui considère que « la démocratie en général est structurellement corrompue par les politiciens et que la seule forme réelle de démocratie serait l’appel au peuple par le référendum […] Il remet en cause l’indépendance et la séparation des pouvoirs, de la justice, les droits fondamentaux comme le droit à l’avortement, le droit d’asile, la liberté de la presse. ». Cette « idéologie » peut être « de droite, de gauche » mais a pour « traits communs l’autoritarisme, la croyance en un peuple pur, le culte d’un leader soutenu par la volonté générale » et la « détestation des contrepouvoirs ». Dès lors, ce type de discours relèverait d’un fantasme fondé sur « un ressenti de discrimination, d’inégalités… et c’est comme pour le complotisme : ça marche, parce que ça part comme quelque chose qui est vécu comme une série d’injustices […] ». Voilà qui n’est pas sans rappeler une rhétorique très proche de celle de Rudy Reichstadt… à raison ? On ne sera pas surpris de retrouver dans les partenaires associés du groupe Antidox un certain Philippe Guibert, membre de la Fondation Jean Jaurès… qui dirige – encore une coïncidence – une mission du ministère de la Santé et de la Protection sociale sur « la désinformation en santé publique ». Les réseaux que constituent tous ces « think tank » néolibéraux seraient-ils au coeur d’une instrumentalisation politique à travers ce Fonds Marianne ? C’est ce que nous essaierons de comprendre dans la troisième partie de cette enquête.

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(1) Propos recueillis dans une vidéo de la chaîne Xerfi Canal où Xavier Desmaison est interviewé en tant qu’expert en « communication et influence ».

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Auteur : Amélie Ismaïli

Le « Fonds Marianne » a-t-il servi à financer des officines de propagande proches du pouvoir ?

Le « Fonds Marianne » a-t-il servi à financer des officines de propagande proches du pouvoir ?

PARTIE 1 : La promotion de Conspiracy Watch et de ses trois bénéficiaires par de l’argent public. 

Capture de l’émission #18 de « Les Déconspirateurs », sur la chaîne Youtube de Conspiracy Watch.

Une subvention doublée

La Licra

Capture de la home-page sur le site internet de Sapio.

C’est bien plus que les « une ou deux vidéos » que Monsieur Reichstadt dit avoir fait pour ce projet dans l’article de Check-News, une ultra-minimisation que les « fact-checkeurs » n’ont pas (ou plutôt feint de ne pas) relever. En parcourant davantage le site, on retrouve également l’importante contribution de Tristan Mendès France : l’autre « expert » de l’anti-conspirationnisme co-gérant du projet « RiPOST » ressort dans non moins de 29 résultats de recherche, dont 8 vidéos d’interviews. Précisons cependant, en vertu d’une présentation honnête des faits, que plusieurs « experts » parmi ces « contenus-ressources » ne semblent pas avoir de lien avec la fondation de Rudy Reichstadt. Mais outre qu’ils sont davantage légitimes par leur statut de chercheur, le contenu du site nous montre une contribution bien moindre. Par exemple : plusieurs vidéos font l’interview de Boris Adjemian, un docteur en histoire qui dirige la Bibliothèque NUBAR, mais seulement sur le thème du génocide arménien. En comparaison, Tristan Mendès France, qui n’est docteur en rien, contribua à tous les thèmes listés par la plateforme sauf celui du sport. Et contrairement à Reichstadt, l’historien chercheur n’apparaît pas sur la page principale du site. Quoi qu’il en soit, le fait que « Sapio » participe à la promotion des acteurs de Conspiracy Watch est d’une évidence grossière. Tellement grossière que Check-News – bien qu’en ayant soigneusement omis son ampleur – interrogea la Licra sur ce soupçon d’un double financement, laquelle réfuta ne pas avoir « rémunéré l’expert ». En admettant que cette réponse soit honnête, une telle publicité auprès d’un public cible de professeurs et d’étudiants peut engendrer de bien des manières un potentiel bénéfice indirect, dès lors qu’il s’agit de pseudos « experts » qui vivent d’appels aux dons, de services privés ou de la vente de livres. 

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AP2L et la série « Conspirations ? »

Et en matière d’œuvre promotionnelle pour Rudy Reichstadt et ses alliés, on peut dire que la série « Conspirations », pour laquelle l’agence de production AP2L a reçu 20 000 euros du Fonds Marianne, représente un bel exemple. Sur ces dix vidéos diffusées par la chaîne LCP, la moitié est consacrée à sa parole unique, tandis que la moitié restante est réservée à celle d’un autre de ses plus proches collaborateurs connus, le journaliste Thomas Huchon.

Série « Conspirations ? » diffusée sur la chaîne LCP.

Il n’est d’ailleurs pas nouveau que les deux hommes s’associent autour de projets communs. Outre sa participation régulière à l’émission « les déconspirateurs », Thomas Huchon est notamment le réalisateur de « Infodemic: comment le covid19 est devenu la machine à conspis », un documentaire de 29 minutes principalement composé de l’entretien avec deux « experts » de l’anti-complotisme : Gérald Bronner, et surtout, Rudy Reichstadt. Or, il se trouve que l’entreprise à l’origine de sa production, la plateforme de streaming Spicee, figure aussi – quelle heureuse coïncidence ! – parmi la liste des bénéficiaires du Fonds Marianne, dont elle reçut la modeste somme de 70 000 euros.

Image extraite de « Infodemic : Comment le covid19 est devenu la machine à conspi », réalisé par Thomas Huchon et diffusé sur Spicee.

Spicee Educ

Toujours selon Check-News, cette subvention aurait servi à la création de « Spicee Educ », d’un modèle très similaire au projet « Sapio » avec des contenus à vocation « pédagogique » davantage centrés sur le thème du « complotisme » et de la désinformation. A la différence notable que les « ressources » présentées ici n’ont rien de productions originales : il s’agit, en majorité, de vidéos divisées en formats courts, dont une partie étaient produites bien avant 2021. Si certaines étaient disponibles en accès libre via d’autre médias (on y trouve, par exemple, la série « Oh My Fake » du quotidien 20minutes, « l’Escape News » présenté par Thomas Soto sur la chaîne France 4, ou encore la série « Mytho » pour laquelle une autre association bénéficiaire (Lumière sur Info) a reçu 50 000 euros) elles sont pour la plupart tirées de documentaires produits et diffusés par Spicee. Et là aussi, on peut dire que Rudy Reichstadt bénéficie d’une présence de choix. Parmi ces contenus, on retrouve le fameux Infodemic dans lequel le « complotologue » est co-exclusivement interviewé, découpé en 6 vidéos dans le parcours « Théorie du complot », 11 vidéos de « Covid19 : Fantasmes et mensonges » (formant l’essentiel du ce parcours), et 6 vidéos dans celui intitulé « Le cerveau : ami ou ennemi ? ».

Reichstadt semble être aussi le seul sujet filmé de la série « Le petit dico des conspis » (du moins, d’après l’extrait que nous avait pu retrouver sur Youtube) intégré dans le premier parcours (9 vidéos) et le troisième baptisé « Educations aux médias » (8 vidéos). Quant à Thomas Huchon, il est tout simplement partout. Outre cette distribution d’Infodemic, ses autres réalisations Conspi Hunter : comment nous avons piégé les complotistes, Conspi Hunter : spécial 11 septembre, Unfair Game, comment Trump a manipulé l’Amérique, la Nouvelle fabrique de l’opinion, L’homme qui murmurait à l’oreille de Trump et Scandale Cambridge Analytica, nouvelles révélations – bref, autant dire l’intégralité de sa filmographie se retrouve sous forme décomposée ou non (5). On y découvre même la capsule qu’il avait faite pour le média Konbini sur l’effet « Dunning-Kruger » par au moins deux fois. C’est dire si « Spicee Educ » ressemble tout simplement à une plateforme promotionnelle pour le journaliste « ami » et contributeur de Conspiracy Watch. 

Notons au passage que, pour ce qui est de la pertinence de ces « ressources » en matière de lutte contre les fake-news, on repassera. Dans le cas de Infodemic, c’est près d’un quart du documentaire qui est consacré au sondage mené par la fondation Jean Jaurès (en partenariat avec Conspiracy Watch), censé montrer que l’idée que le virus Sars-Cov-2 a été fabriqué en laboratoire serait non seulement fausse mais surtout essentiellement partagée par des partisans de l’extrême-droite. Une sorte de minable déshonneur par association pour une hypothèse qui, comme on le sait, est désormais considérée comme la plus plausible par bon nombre de scientifiques et admise par l’OMS elle-même. Cette réfutation erronée, largement propagée par les « fact-checkeurs » avant de devoir faire volte-face dès 2021, se retrouve dans la séance 3 du programme « Covid, Fantasme et Mensonges » de Spicee Educ. Sous la partie intitulée « Les personnalités n’ont pas toujours raison ! », l’éducateur est invité à présenter aux élèves le cas suivant : « Le professeur Montagnier, prix Nobel de Médecine, affirme que le Covid19 a été fabriqué en laboratoire. Quelle peut-être la conséquence de cette affirmation sur le grand public ? Pourquoi ? ». L’idée est de montrer qu’il faut se méfier de la « crédibilité » que nous donnons à une personne de par son statut. Il y est également proposé un « atelier » pour montrer comment les « complotistes » utilisent une rhétorique opposant « un héros à la solution miracle » contre un « ennemi commun diabolisé au maximum ». À la lecture des trois exemples proposés (Pr Montagnier / Didier Raoult / Bill Gates), on se doute qui sont censés être des héros fantasmés et le pauvre ennemi « diabolisé »… Si la logique de « fabrication de l’ennemi » est légitime pour comprendre les discours fallacieux, les exemples choisis non sans hasard ont de quoi donner à ces « fiches » un caractère ironique. 

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On résume. Rudy Reichstadt qui a déjà reçu 60 000 euros du Fonds Marianne pour le média qu’il a fondé, doublant au passage sa subvention annuelle du CIPDR, est particulièrement présent dans les contenus de 3 autres bénéficiaires : la Licra, AP2L et Spicee. Tandis que deux de ses plus proches collaborateurs, Tristan Mendès France et Thomas Huchon y illustrent pour chacun une contribution essentielle. Est-ce à dire que les acteurs de Conspiracy Watch auraient plusieurs fois bénéficié du Fonds Marianne, sous 4 relais différents ? Si on ne peut faire de conclusions hâtives en spéculant sur l’idée qu’ils en auraient tiré à chaque fois une rémunération, reste que cette « similarité » de contenus et d’experts interroge sur un rôle potentiellement influent dans le choix des projets sélectionnés. 

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Un projet déjà financé ?

Mais au fait, quel était ce fameux projet « RiPOST » pour lequel Conspiracy Watch a reçu cette subvention du fonds créé en l’honneur de Samuel Paty ? Et bien, il se trouve qu’il s’agissait d’un projet mené en collaboration avec l’organisme « UE Disinfo Lab » qui date de juillet 2020, soit plus d’un an avant le terrible assassinat du professeur d’histoire géographie et la création du fonds censé lui rendre hommage. Cette subvention n’a donc absolument pas servi à soutenir la création d’un nouveau projet qui justifierait son financement. Et surtout, il était déjà financé par le CIPDR (donc l’Etat), en outre d’un partenariat avec Google et Bing (qui ne manque pas d’argent), ainsi que… l’Institute For Strategic Dialogue. Un autre bénéficiaire du Fonds Marianne qui semblerait avoir un rôle particulièrement intriguant dans le choix des lauréats : c’est ce que nous verrons dans la dernière troisième et dernière partie de cette enquête à suivre…

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Auteur : Amélie Ismaïli.

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(1) Voir à ce sujet, la debunking de Pierre Chaillot sur sa chaîne Décoder l’eco : https://www.youtube.com/watch?v=G0OjIB2NeSU&t=98s

(2) La rumeur de collusion entre Donald Trump et le Kremlin dans l’élection américaine de 2016. Rumeur qui s’est avéré infondée et fabriqué par un faux dossier (« le dossier Steel »), dont le rapporteur sera inculpé pour mensonges par la justice américaine.

(3) Dans le communiqué sur l’Appel à projets national 2021 « Fonds Marianne », y est stipulé dans les « 1. Critères d’éligibilité » que « Cet appel à projets a pour but de soutenir des actions en ligne, à portée nationale, destinées aux jeunes de 12 à 25 ans exposés aux idéologies séparatistes qui fracturent la cohésion nationale et abiment la citoyenneté. »

(4) Thread du compte « Mounotella » .

(5) Voir la rubrique « Documentaire à regarder en classe » sur Spicee Educ.

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Retour sur un fact-checking d’Alexandra Henrion-Caude à l’épreuve des faits

Retour sur un fact-checking d’Alexandra Henrion-Caude à l’épreuve des faits

par Liutwin

« Dans une interview accordée à la Web TV d’extrême-droite TV Libertés, la généticienne Alexandra Henrion-Caude a déclaré ceci… »

C’est par cette phrase que commence une série de pas moins de 12 articles de fact-checking sortis le 13 avril 2020 sur le site de RTL info, rassemblés au sein d’un article global intitulé “4 spécialistes démontent les affirmations d’une généticienne française sur une Web TV d’extrême-droite”. Comme si la question de savoir sur quelle plateforme la généticienne s’exprimait pouvait s’avérer pertinente pour lui accorder ou non du crédit, alors qu’il s’agissait tout simplement d’un des rares médias à laisser la parole aux voix discordantes avec le récit officiel. Interview qui a par ailleurs rapidement été censurée par Youtube.

Démarrer chaque article par un sophisme par association donne en tout cas le ton, malgré la déclaration hypocrite qu’il “serait trop simpliste de disqualifier l’ensemble de ses propos pour le fait d’accepter de parler à un média d’extrême-droite”. D’autant plus que chaque mention de TV Libertés pointe vers une page à charge intitulée “TV Libertés, une web TV d’extrême-droite qui ne s’en cache pas” pleine de diffamations portant atteinte à l’honneur de la chaîne, qui n’a pas manqué de faire valoir son droit de réponse en récusant le terme “préjoratif et méprisant” d’extrême droite.

Deux ans après l’intervention d’Alexandra Henrion-Caude sur TVLibertés, et à l’heure où son livre se fait attaquer de toutes parts par les médias du système, il est intéressant de revenir sur les fact-checkings de l’époque pour vérifier s’ils ont pu résister à l’épreuve des faits.

1/12 « Le vaccin Pfizer risque d’empirer la maladie ? Faux »

Première embrouille, lorsqu’on clique sur le lien en question, le titre devient “Si on est déjà malade, le vaccin Pfizer risque d’empirer la maladie? Faux”.

Juste après le titre, l’argumentaire d’Eric Muraille, l’expert interrogé par le journal télévisé belge, commence par un paradoxal “Ce qui est vrai, c’est qu’en règle générale, il est déconseillé de vacciner durant l’infection”. Donc c’est faux mais vrai ?!

Mais cette réaction à un vaccin est extrêmement rare”, continue l’expert, n’écartant donc pas, contrairement à ce qu’indique le titre mensonger de l’article, le risque dénoncé par la généticienne.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Lorsqu’on vaccine, on a un risque d’empirer la maladie par la facilitation de l’infection par des anticorps (ADE), une réaction immunitaire se produisant lors d’une infection virale, quand des anticorps non neutralisants de l’hôte facilitent l’entrée du virus dans certaines cellules hôtes, et qui est susceptible de les amener à développer des symptômes plus graves en cas d’exposition au virus que si elles n’avaient pas été vaccinées.

« Ça ne serait pas la première fois, si ça devait arriver, qu’un vaccin semblant efficace, en termes de sécurité initiale, rend les gens plus malades. On l’a déjà vu avec le vaccin contre le virus syncytial chez les enfants qui, paradoxalement, a rendu les enfants plus malades. L’un des vaccins contre le sida, que nous avons testé il y a quelques années, a rendu les gens plus susceptibles d’être infectés. » – Dr Anthony Fauci, immunologue et directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses, le 19 mars 2020.

« La règle est très simple. Lorsqu’une personne est dans un processus infectieux aigu et inflammatoire, on ne la vaccine pas. » – David Camus, infectiologue, le 24 novembre 2022.

Et l’expert Benoit Muylkens d’affirmer que “les vaccins semblent très bons pour protéger de l’infection ou à tout le moins pour limiter les formes sévères de la maladie”, ce qui est faux comme les faits et des études récentes le prouvent.

Une étude publiée le 19 septembre 2022, dont les auteurs ont observé une “augmentation des cas de SRAS-CoV2, des hospitalisations et des décès parmi les populations au Royaume-Uni”, en a conclu “qu’il n’y a pas d’efficacité vaccinale optimale discernable chez les ≥ 18 ans et la population vaccinée à la troisième dose depuis le début de la poussée de la variante Omicron”.

Verdict : mensonge non sequitur.

2/12 « Les anticorps produits avec le vaccin Pfizer pourraient augmenter les chances de faire une forme grave de la maladie: faux »

Un “fact-checking » somme toute très similaire au précédent. Et, là encore, l’expert concède en fin de compte ce que disait Alexandra Henrion-Caude, à savoir que “quand on se fait vacciner, on produit un mélange d’anticorps et il y a en général des neutralisants et des facilitants dedans”, ajoutant même que “c’est le cas pour tous les vaccins”.

Puis de déclarer fausse l’assertion d’Alexandra Henrion-Caude avec cet argument :

« Par contre, dire qu’on ne sait pas si les 95% de personnes chez qui le vaccin est efficace auront une possibilité de faire une forme aggravée de la maladie à cause des anticorps facilitants, c’est faux. »

Alors que la généticienne déclarait ceci :

«  95% des personnes produisent des anticorps sans qu’on sache si ce sont des anticorps facilitants ou neutralisants. Donc sans savoir si vous allez augmenter vos chances d’avoir une forme aggravée de la maladie, donc une forme sévère. »

Ou comment déclarer une affirmation comme étant fausse après en avoir insidieusement déformé le sens.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Une analyse rétrospective sur 2 ans des variants du SRAS-CoV-2 publiée le 15 juin 2022 a démontré que, dans certains cas, la vaccination anti-Covid favoriserait l’émergence de l’infection à cause de la production d’anticorps facilitants (ADE) et que la multiplication des rappels pourrait induire un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA).

Anecdote intéressante, le site Infodujour avait publié un article mentionnant cette étude qui s’est fait censurer au motif qu’il contreviendrait aux règles édictées par Google qui interdisent “les contenus provenant de sites qui contredisent le consensus scientifique ou médical”. Pourtant, l’étude était parue dans une revue scientifique sérieuse et était cosignée par un directeur de recherche au CNRS, ce qui montre bien que le soi-disant “consensus scientifique” n’existe tout simplement pas. Des sites d’information se voient ainsi forcés de s’auto-censurer des articles qui contredisent le discours officiel, sous peine d’être automatiquement déréférencés par Google.

Verdict : manipulation par la déformation de l’argumentation de l’opposant pour en faire un argument plus facilement réfutable.

3/12 « L’ARN du vaccin Pfizer peut interagir de façon non-désirée avec notre organisme ? Faux »

“L’ARN du vaccin Pfizer est détruit en quelques jours : 5 à 7 jours maximum”, prétend ici Yves Van Laethem, qui n’est même pas d’accord avec son confrère Eric Muraille qui va plus loin en prétendant dans l’article qui suit que « la persistance des ARN in vivo est connue (+/- 48h)« .

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Dans un rapport d’évaluation de son vaccin publié le 11 mars 2021, Moderna indique à la page 47 que des concentrations d’ARNm sont détectés dans tous les tissus examinés entre 2 et 24 heures après l’injection, dont la rate, les yeux, le cœur, les poumons, les testicules et les tissus cérébraux, indiquant ainsi que les nanoparticules d’ARNm/lipides se déplacent à travers le corps et traversent la barrière hémato-encéphalique.

Une étude publiée le 28 juin 2022 prouve que “l’ARNm du vaccin peut être détecté dans le sang 15 jours après la vaccination”.

Une étude publiée le 29 janvier 2023 démontre que “les séquences vaccinales d’ARNm de la protéine Spike circulent dans le sang jusqu’à 28 jours après la vaccination”.

Verdict : incapacité à prendre du recul avant de déclarer une chose comme étant fausse.

4/12 « Pfizer n’a pas évalué les effets pharmacocinétiques, pharmacodynamiques et génotoxiques du vaccin : à moitié vrai »

La pharmacodynamique du vaccin Pfizer a bien été étudiée”, contestait Benoit Muylkens, l’expert de RTL info. Vraiment ?

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Le protocole des essais cliniques de Pfizer, que le prétendu expert n’a probablement pas lu, indique pourtant noir sur blanc que les paramètres de pharmacodynamique, de même que ceux pharmacocinétiques et génotoxiques, n’ont pas été évalués.

Ce qu’affirmait Alexandra Henrion-Caude n’était donc pas “à moitié vrai”, mais intégralement vrai. À la connaissance de Eric Muraille, un autre “expert” interrogé par RTL info, “on ne teste pas la génotoxicité d’un vaccin”. Mais que vaut une telle déclaration lorsqu’il s’agit d’une toute nouvelle technologie pour un produit que l’on a abusivement qualifié de “vaccin” ? Par ailleurs, étudier la génotoxicité d’un médicament trompeusement appelé “vaccin” aurait permis de vérifier s’il y a un risque de dysfonctionnement ou d’altération du génome en endommageant l’ADN…

Selon l’expert Eric Muraille, “la persistance des ARN in vivo est connue (+/- 48h)”. Encore plus fort que son collègue qui parlait dans le précédent article d’une durée comprise “entre 5 et 7 jours”.

Ce qu’affirmait Alexandra Henrion-Caude n’était donc pas “à moitié vrai”, mais intégralement vrai.

Verdict : mensonge ou incompétence.

5/12 « 2,7% des vaccinés par Pfizer se retrouvent en incapacité de travail : vrai… mais faux »

Alors, c’est vrai ou c’est faux ? Le journaliste reconnaît que “oui, la vaccination peut conduire à une incapacité de travail, c’est connu, et c’est le cas de beaucoup de vaccins”, puis affirme n’avoir “pas retrouvé dans la publication qui rapporte de manière systématique les effets secondaires ce pourcentage de 2,7 %”.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Ces chiffres existent pourtant bel et bien sur le site des CDC (voir ci-dessous). Selon  un groupe de travail sur les vaccins, au 18 décembre 2020, 3.150 personnes étaient incapables de travailler ou d’effectuer des activités quotidiennes et ont eu besoin des soins d’un professionnel de la santé, un jour seulement après avoir reçu l’injection anti Covid-19.

Verdict : mensonge ou incompétence.

6/12 « L’efficacité du vaccin Pfizer n’a pas été évaluée chez les plus de 75 ans : faux »

Pour arriver à cette affirmation, l’expert interrogé par RTL info noie le poisson en précisant que “l’âge médian des personnes vaccinées est de 52 ans, et 42 % étaient des personnes âgées de plus de 55 ans. Parmi ces 8000 participants plus âgés, ils avaient entre 55 et 89 ans”. La manipulation statistique et l’interprétation malhonnête de propos sélectionnés qu’on veut discréditer, de grands classiques chez les “fact checkeurs” autoproclamés ! Mais si on fait le calcul, pour un effectif de 774 personnes de plus de 75 ans sur un total de 18800 personnes vaccinées, cela ne représente qu’un échantillon de 4%, alors que leur part dans la population française est de 10%. Ceci étant, l’expert finit tout de même par reconnaître que “c’est vrai que proportionnellement, peu de patients qui ont participé à cette phase 3 avaient plus de 75 ans”.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Dans le rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques sur la stratégie vaccinale contre la Covid-19, il est indiqué que “l’efficacité n’a pu être établie pour les plus de 75 ans du fait d’effectifs trop faibles”. Les survivants du rivotril dans les Ehpad ont donc servi de premiers cobayes pour les vaccins expérimentaux.

Même le Dr Martin Blachier avait reconnu cet état de fait :

« Ça c’est un autre bug en fait du dispositif. Pour l’instant on axe toute la stratégie sur vacciner des gens qui ont 90-95 ans, c’est des gens qui n’ont pas été inclus dans les essais thérapeutiques. Donc effectivement, c’était un vrai problème qu’on avait déjà identifié. »

Ainsi que le ministère de la Santé Olivier Véran, de manière implicite :

« J’espère, comme les 700.000 résidents en Ehpad, que nous pourrons lever davantage les contraintes sanitaires. On sera bientôt en mesure de dire si la vaccination en Ehpad permet d’éviter les formes graves et les hospitalisations. »

L’avocat Fabrice Di Vizio avait alors annoncé qu’il allait déposer plainte contre X pour “essai clinique dissimulé” :

« Ce qui est grave, c’est de dire que le vaccin est efficace sur les personnes âgées alors qu’il n’a jamais été testé sur ces personnes. La règle de droit en France vous dit qu’on ne met pas un produit sur le marché si son efficacité n’a pas été démontrée. Une partie de la population semble ne pas avoir été informée que le vaccin n’a pas été testé sur eux. »

Verdict : manipulation statistique et interprétation malhonnête des propos d’Alexandra Henrion-Caude en jouant sur les mots alors que le fond de sa pensée était correcte.

7/12 « Une personne vaccinée rejette 6 fois plus de particules virales dans sa respiration ? Faux »

L’expert Eric Muraille ose déplorer que, s’agissant d’une étude isolée, la généticienne userait d’une “technique de désinformation” en effectuant du “cherry picking”. Quel culot, alors que c’est précisément ce que les détracteurs des traitements précoces contre le Covid-19 tels que l’hydroxychloroquine et l’ivermectine n’ont cessé de faire afin de les discréditer !

Or ici, AlexandraHenrion-Caude restait prudente en déclarant que “c’est une seule étude, ça mérite d’être conforté par la suite”.

L’expert est même allé plus loin en vantant des “données belges particulièrement impressionnantes qui montrent une réduction très significative du nombre de personnes infectées et de la charge virale des personnes vaccinées”, ce qui sera par la suite démenti par les faits et de nouvelles études.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Le 21 décembre 2021, l’Office national des statistiques du Royaume-Uni (ONS) a publié une enquête qui confirme que “ceux qui ont reçu trois doses d’un vaccin et dont le test Covid-19 est positif sont plus susceptibles d’être infectés par des infections compatibles avec la variante Omicron que ceux qui ne sont pas vaccinés”. Les données officielles montrent que les personnes de 40 à 49 ans triplement vaccinées sont 10,3 fois plus susceptibles d’attraper Omicron que les personnes non vaccinées.

Selon une étude de cohorte suédoise publiée le 25 octobre 2021 dans la revue The Lancet, après huit mois, le vaccin n’a plus la moindre efficacité contre les infections, après quoi cette efficacité devient même négative.

Une étude intitulée “Durée de l’excrétion du virus cultivable dans l’infection par SARS-CoV-2 Omicron” et publiée le 21 juillet 2022 dans le New England Journal of Medicine n’a “pas trouvé de grandes différences dans la durée médiane de l’excrétion virale entre les participants non vaccinés, ceux qui ont été vaccinés mais non vaccinés et ceux qui ont été vaccinés et boosté”. Cependant, les données de l’étude suggèrent que le rappel Covid prolonge considérablement la durée de l’infection, avec 31% des personnes vaccinées sont toujours contagieuses 10 jours après l’infection, contre seulement 6% des personnes non vaccinées. On remarquera que nombre d’études ont un texte qui dit quelque chose de différent des données, sans quoi elles ne pourraient sans doute pas être publiées…

Verdict : mauvaise foi et incapacité à prendre du recul avant de déclarer une chose comme étant fausse.

8/12 « La vaccination risque de provoquer l’émergence de nouveaux variants : vrai… mais moins que sans vaccination »

Le 31 mars 2021, RTL info avait également publié un article de fact-checking intitulé “Coronavirus : non, les vaccins ne sont pas à l’origine de nouveaux variants” en faisant valoir que les variants anglais, brésilien et sud-africain sont apparus avant le début de la campagne de vaccination.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

En réalité, les premiers essais cliniques ont commencé dès juin 2020, donc bien avant l’apparition des premiers variants. Et, hasard ou coïncidence, ces essais se sont précisément déroulés dans les pays où sont apparus les premiers variants.

Une recherche publiée le 30 juillet 2021 dans la revue Scientific Reports montre que les personnes vaccinées pourraient jouer un rôle clé dans l’évolution de variants plus dangereux et résistants aux vaccins, du fait d’une “pression de sélection positive sur l’émergence et l’établissement de souches résistantes”.

« Les variants se développent sous la pression des vaccinés, qui sont majoritaires. Le vaccin est une barrière contre le virus, qui génère des variants de manière aléatoire. S’il existe un variant capable d’infecter les vaccinés, il se trouve avantagé, c’est l’abc de la génétique. Les non-vaccinés ne sont pas un obstacle pour le virus, le véritable obstacle est le vacciné, donc la pression sélective exercée sur le virus est celle du vaccin. » – Pr Andrea Crisanti, directeur du département de médecine moléculaire de l’Université de Padoue, le 3 juillet 2022.

Le 1er janvier 2023, un article du Wall Street Journal indique que “de plus en plus de preuves suggèrent que des vaccinations répétées peuvent rendre des gens plus sensibles au variant omicron et pourraient alimenter l’évolution rapide du virus”.

Verdict : mauvaise foi ou ignorance.

 

9/12 « L’ARN du vaccin Pfizer peut devenir de l’ADN qui peut s’intégrer dans notre génome ? Faux »

« Alors oui, ces virus appelés rétrovirus, comme celui responsable de la maladie du SIDA, existent et sont présents dans notre corps sans qu’on le sache, puisqu’ils ne déclenchent pas de maladies. »

Commencer l’article en disant que les rétrovirus existent et ne déclenchent pas de maladies, tout en prenant l’exemple du SIDA, voilà qui est fort de café !

Ensuite, lorsqu’on parle d’événement “improbable” (pas impossible, donc), quand on injecte plusieurs doses à des milliards d’individus, ce qui était peu probable à l’échelle individuelle devient mathématiquement une quasi certitude. Prenons une analogie simple que tout le monde peut comprendre : les chances de gagner le gros lot à l’Euromillions sont infinitésimales (1 sur 140 millions pour une grille jouée) ; cependant, il finit toujours par être remporté.

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Une étude publiée le 11 juin 2021 dans la revue ScienceDaily fait état d’une découverte qui “identifie une transcriptase inverse humaine hautement efficace capable d’écrire des séquences d’ARN dans l’ADN”. Selon le groupe de chercheurs de l’université Thomas Jefferson, cette découverte “remet en question le dogme de longue date de la biologie”.

L’intégration de l’ARN dans l’ADN peut également se transmettre si elle a lieu dans les cellules germinales. Des dossiers du ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) concernant les données que Moderna a soumises à la FDA sur son vaccin ARNm Covid-19 montrent qu’un nombre “statistiquement significatifs” de rats de laboratoire sont nés avec des déformations du squelette après l’injection du vaccin à leurs mères. Il a fallu attendre septembre 2021 pour avoir accès à ces dossiers confidentiels, grâce à une action en justice en vertu de la loi sur la liberté d’information initiée par Judicial Watch, une organisation américaine dédiée à la surveillance des activités du gouvernement américain.

Une étude suédoise publiée le 25 février 2022 dans la revue MDPI démontre que l’ARN messager du vaccin Pfizer peut être transcrit de manière intracellulaire en ADN dès seulement 6 heures après l’injection.

Les résultats d’une étude publiée le 27 septembre 2022 suggèrent qu’environ 1% de l’ARNm de la protéine Spike du SARS-CoV-2 est transloqué dans le noyau des cellules.

Verdict : ignorance.

10/12 « La demande de ne pas tomber enceinte pendant les essais du vaccin Pfizer cacherait un risque pour les bébés : faux »

Pour Eric Muraille, cette déclaration d’Alexandra Henrion-Caude serait du “délire eugéniste”. Non, Alexandra Henrion-Caude est une scientifique qui a encore toute sa tête.

Ceux qui sont en plein délire, ce seraient plutôt les scientifiques de Moderna qui comparent leur technologie d’ARNm à un “système d’exploitation” qui va permettre de reprogrammer nos cellules.

« Nous piratons en fait le logiciel de la vie. Dans chaque cellule, il y a cette chose appelée ARN messager, qui transmet les informations critiques de l’ADN de nos gènes à la protéine, qui est vraiment la matière dont nous sommes tous constitués. Ce sont les informations critiques qui déterminent ce que fera la cellule. Nous pensons donc à cela comme un système d’exploitation. Donc, si vous pouviez changer cela, si vous pouviez présenter une ligne de code, ou changer une ligne de code, il s’avère que cela a de profondes implications pour tout, de la grippe au cancer. »
– Dr Tal Zaks, médecin-chef de Moderna, à la convention TED de 2017.

« Comme avec l’iPhone, un produit aux multiples applications avec des mises à jour annuelles. Chaque année, on s’adaptera aux souches de l’année. Chaque année, on veut ajouter plus de virus comme on ajoute une application à un iPhone. »
– Stéphane Bancel, directeur général de Moderna Therapeutics.

Ce qui est du délire eugéniste, c’est cette nouvelle recommandation de l’OMS du 12 juillet 2021 “visant à faire de la modification du génome humain un outil de santé publique”.

Ou bien cette déclaration de Jacques Attali, gourou mondialiste et nouveau démiurge autoproclamé :

« Faut-il changer le code génétique ? Peut-être aussi pour faire en sorte que nous allions mieux, en étant un être humain un peu plus responsable, un peu plus compassionnel, un peu plus empathique. [..] Nous sommes très capables de créer des vaccins qui vont protéger ce code, l’améliorer, le défendre contre les virus, et c’est très bien ainsi. Et puis au bout de la route, c’est quoi ? C’est de fabriquer d’une façon artificielle à partir de ce code et de tout le reste qui forme la vie des être artificiels. »

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Le protocole des essais cliniques de Pfizer insiste effectivement sur le fait qu’il est très important d’être sous contraceptif ou de s’abstenir de toute relation sexuelle, et ce, pendant toute la durée de l’essai.

Le protocole de Pfizer exige par ailleurs un test de grossesse négatif immédiatement avant l’administration du vaccin.

En clair, bien qu’il n’y ait prétendument pas de suspicion sur un plan théorique de risques de complications liés au vaccin pendant la grossesse, dans la pratique Pfizer a exclu les femmes enceintes de l’étude et conseillé à ses patients d’éviter de procréer. De plus, sur les 146 pages, les mots “contraceptive”, “contraception” et “vasectomized” apparaissent pas moins de 41 fois.

 Verdict : ignorance.

11/12 « Des traitements pour guérir du Covid comme l’hydroxychloroquine existent ? Faux »

Pour Van Laethem, “c’est tellement loin de la réalité et tellement faux et ne nécessite même pas de réponse”. Autrement dit, aucun argument !

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Le 22 mai 2020, les résultats d’une vaste étude sur la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont publiés dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet. Les auteurs déclarent que ces molécules ne sont associées à aucun bénéfice clinique et que “chacun de ces schémas thérapeutiques est associé à une diminution de la survie à l’hôpital et à une fréquence accrue d’arythmies ventriculaires lorsqu’il était utilisé pour le traitement du Covid-19”. L’étude du Lancet a par la suite été jugée frauduleuse par la communauté scientifique et l’article a été rétracté le 4 juin à la demande de ses auteurs.

Surgisphere, l’entreprise surgie de nulle part qui a alimenté les données de l’étude du Lancet, est une obscure petite société américaine autour duquel plane un grand mystère. Comment une entreprise inconnue a-t-elle pu tout à coup réussir à recouper les données de plus de 600 hôpitaux et est parvenue à accéder à un des plus prestigieux journaux médicaux, et à travers lui, à infléchir la politique sanitaire de plusieurs pays ? Mme XXX, de The Scientist, une des très rares journalistes à avoir mené une enquête auprès des hôpitaux américains, n’en a trouvé aucun ayant fourni des données utilisées dans l’étude du Lancet, mettant en doute l’existence même de ces données. Suite au LancetGate, le site Internet de la société Surgisphere a disparu, brouillant davantage les pistes.

Par ailleurs, les 4 auteurs de l’étude frauduleuse avaient tous tenté de dissimuler des liens d’intérêt compromettants, notamment avec le laboratoire Gilead qui produit le très coûteux, inefficace et dangereux remdésivir concurrencé par l’hydroxychloroquine.

Une étude parue le 27 août 2020 dans la revue Clinical Microbiology and Infection, prétend que l’association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine “a augmenté de manière significative la mortalité”. Elle est évidemment largement reprise par les médias de grands chemins, qui considèrent ses conclusions “sans appel”. Mais l’étude, réalisée par des personnes qui sont depuis le début ouvertement ennemies de Didier Raoult, de Christian Perronne et de leur traitement à l’hydroxychloroquine (+ azithromycine et zinc), était en réalité une méta-analyse d’études dont les auteurs reconnaissent eux-mêmes qu’une partie d’entre elles présentent un “risque critique de biais”.

Une étude de l’IHU Méditerranée Infection publiée le 4 juin 2021 rapportant le suivi de 2111 patients hospitalisés en 2020 montre que le traitement précoce par hydroxychloroquine et azithromycine entraîne une réduction de 30% de la mortalité.

Grâce à l’application du protocole Raoult, l’IHU Méditerranée Infection peut se prévaloir d’avoir eu un taux de mortalité sur toutes les tranches d’âge très en-deçà de la moyenne nationale durant la première vague de Covid-19.

Une méta-analyse dont les graphiques et les chiffres sont générés dynamiquement a compilé près de 300 études mondiales sur l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19, dont 97% des études de traitement précoce rapportent un effet positif. 

Une étude de l’IHU Méditerranée Infection publiée le 24 septembre 2021 rapportant le suivi ambulatoire de 10429 patients confirme que le traitement précoce par hydroxychloroquine et azithromycine entraîne une réduction significative de la mortalité.

 Verdict : Il y a eu des malversations tous azimuts de la part d’une frange de la communauté scientifique en proie à des conflits d’intérêt et des médias complices afin de décrédibiliser l’hydroxychloroquine.

12/12 « La pharmacovigilance en France ne surveillerait pas les effets secondaires déjà listés par Pfizer ? La Belgique et l’Europe le font… »

On mélange les choux et les carottes en parlant de la pharmacovigilance belge et européenne alors que Henrion-Caude parlait de celle de la France. 

Et finalement de reconnaître que “surveiller l’apparition d’effets secondaires déjà connus et listés par Pfizer n’est pas l’intérêt premier de cette pharmacovigilance”. Ce ne serait pas non plus l’intérêt de Pfizer…

Pourquoi ce que disait Alexandra Henrion-Caude était vrai :

Le centre régional de pharmacovigilance de Tours, débordé par l’afflux de signalements sur les effets secondaires des vaccins anti Covid, a par ailleurs rappelé que “les médecins n’ont pas à signaler les effets déjà connus”. Le personnel de santé a cependant été surpris par les signalements de thromboses, qui n’étaient pas présents dans les rapports d’essais cliniques.

Mais le vrai problème n’est même pas là. La notification des effets indésirables des vaccins est une méthode passive qui repose sur des événements ayant volontairement été déclarés par les professionnels de santé ou par les personnes vaccinées. Évidemment, les personnes décédées ne risquent pas de le signaler et les familles endeuillées n’y penseront sans doute pas. Quant au médecin qui aura tué son patient… Les auteurs de l’enquête internationale Implant Files ont estimé que “seuls 1 à 10% des effets indésirables liés aux dispositifs médicaux sont recensés”. Et selon un document issu d’un projet de l’Agence américaine pour la Recherche et la Qualité en Santé, “moins de 1% des événements indésirables liés aux vaccins sont signalés”. Ce faible taux empêche ou ralentit ainsi l’identification des vaccins “à problèmes” qui mettent en danger la santé publique.

« Il y a un problème de sous-déclaration pour les dispositifs médicaux comme pour les médicaments. Il est difficile d’évaluer le degré de sous-évaluation, mais il y a bien une sous-déclaration. Les informations dont dispose l’agence sont des signalements qui sont effectués soit par les professionnels de santé soit par les industriels. » – Dominique Martin, directeur de l’ANSM, le 27 novembre 2018.

Verdict : mensonge non sequitur.

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FAUSSE INFO sur les vaccins

L’article de RTL info

TV Libertés, une web TV d’extrême-droite qui ne s’en cache pas

Le vaccin Pfizer risque d’empirer la maladie

L’article de RTL info

Les phénomènes d’aggravation dépendante des anticorps (ADE) et la Covid-19

Dr. Anthony Fauci : Les vaccins peuvent rendre les gens plus malade encore

Ouest-France : Peut-on se faire vacciner lorsqu’on souffre d’une maladie ?

Étude : Augmentation des cas de SRAS-CoV2, des hospitalisations et des décès parmi les populations vaccinées pendant la poussée de la variante Omicron (B.1.1.529) au Royaume-Uni

L’ARN du vaccin Pfizer peut interagir de façon non-désirée avec notre organisme

L’article de RTL info

Rapport d’évaluation du vaccin de Moderna

Étude : L’ARNm du vaccin peut être détecté dans le sang 15 jours après la vaccination

Étude : Les séquences vaccinales d’ARNm de la pointe SARS-CoV-2 circulent dans le sang jusqu’à 28 jours après la vaccination COVID-19

 

Pfizer n’a pas évalué les effets pharmacocinétiques, pharmacodynamiques et génotoxiques du vaccin

L’article de RTL info

Protocole des essais cliniques de Pfizer

2,7% des vaccinés par Pfizer se retrouvent en incapacité de travail

L’article de RTL info

Rapport du groupe de travail ACIP

L’efficacité du vaccin Pfizer n’a pas été évaluée chez les plus de 75 ans

L’article de RTL info

Rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques sur la stratégie vaccinale contre la Covid-19

CNews : Interview du Dr Martin Blachier

Capital : les visites vont devenir plus faciles dans certains Ehpad

Me Fabrice Di Vizio : procès contre la vaccination des plus de 75 ans

Une personne vaccinée rejette 6 fois plus de particules virales dans sa respiration

L’article de RTL info

France Soir : Les anti-hydroxychloroquine et une certaine science française sont-ils tombés bien bas ?

Enquête sur les infections à coronavirus (COVID-19), analyse précoce des caractéristiques associées à la variante Omicron parmi les infections à Covid-19, Royaume-Uni

Selon l’ONS et le gouvernement britannique, les personnes de 40 à 49 ans triplement vaccinées sont 10,3 fois plus susceptibles d’attraper Omicron que les personnes non vaccinées

Étude : Efficacité de la vaccination contre le Covid-19 contre le risque d’infection symptomatique, d’hospitalisation et de décès jusqu’à 9 mois

Étude : Durée de l’excrétion du virus cultivable dans l’infection par SARS-CoV-2 Omicron (BA.1)

Analyse de l’étude : le rappel Covid prolonge considérablement la durée de l’infection

 

La vaccination risque de provoquer l’émergence de nouveaux variants

L’article de RTL info

L’autre article de RTL info

France 24 : Un vaccin testé en Afrique du Sud, une première sur le continent

Étude : Les taux de transmission et de vaccination du SRAS-CoV-2 ont un impact sur le sort des souches résistantes aux vaccins

Interview du Pr Andrea Crisanti

Wall Street Journal : Les vaccins alimentent-ils de nouvelles variantes de Covid ?

L’ARN du vaccin Pfizer peut devenir de l’ADN qui peut s’intégrer dans notre génome

L’article de RTL info

Une découverte identifie une transcriptase inverse humaine hautement efficace capable d’écrire des séquences d’ARN dans l’ADN

Surveillance judiciaire : les dossiers de la FDA montrent un nombre important de rats de test d’ARNm nés avec des déformations du squelette

Étude : Transcription inverse intracellulaire du vaccin à ARNm Pfizer BioNTech COVID-19 BNT162b2 in vitro dans une lignée cellulaire de foie humain

Étude : La translocation nucléaire de l’ARNm et de la protéine de pointe est une nouvelle caractéristique pathogène du SRAS-CoV-2

La demande de ne pas tomber enceinte pendant les essais du vaccin Pfizer cacherait un risque pour les bébés

L’article de RTL info

Moderna : Notre plateforme d’ARNm

Dr Tal Zaks : « Nous sommes en train de pirater le logiciel de la vie »

Le patron de Moderna veut proposer des vaccins avec des mises à jour annuelles « comme un Iphone »

L’OMS publie de nouvelles recommandations sur la modification du génome humain pour faire progresser la santé publique

Jacques Attali : Pour une économie de la vie

Protocole des essais cliniques de Pfizer

Des traitements pour guérir du Covid comme l’hydroxychloroquine existent

L’article de RTL info

« The Lancet » annonce le retrait de son étude sur l’hydroxychloroquine

Chloroquine : sur les traces de Surgisphere, la société au cœur du scandale de l’étude du « Lancet »

Hydroxychloroquine : les auteurs de l’étude publiée par le Lancet ont tous un conflit d’intérêt

Les anti-hydroxychloroquine et une certaine science française sont-ils tombés bien bas ?

Étude : Une thérapie combinée précoce avec l’hydroxychloroquine et l’azithromycine réduit la mortalité chez 10 429 patients ambulatoires COVID-19

HCQ pour COVID-19 : méta-analyse en temps réel de 385 études

La pharmacovigilance en France ne surveille pas les effets secondaires déjà listés par Pfizer

L’article de RTL info

Centre régional de pharmacovigilance de Tours : afflux de signalements sur les effets secondaires des vaccins anti-Covid

Support électronique pour la santé publique – Système de notification des événements indésirables liés aux vaccins (ESP: VAERS)

Implants médicaux : « Nous n’avons pas de chiffres précis sur le nombre de décès en France »

L’AFP couvre l’inexistence des statistiques de mortalité selon le statut vaccinal ?

L’AFP couvre l’inexistence des statistiques de mortalité selon le statut vaccinal ?

par Ilan Gabet

La Commission d’accès aux documents administratifs a révélé une bombe, mais heureusement les grands sachant de l’AFP sont toujours là où on les attend, au bout de la laisse de la macronie !

Le 9 août, Pierre Chaillot et Laurent Toubiana formulent une demande à la Commission d’accès aux documents administratifs visant à obtenir les statistiques d’hospitalisation et de décès toute cause confondue en fonction du statut vaccinal. L’objectif de cette demande est simple : la pandémie telle qu’on nous la décrit est ultra meurtrière et l’existence d’un saint vaccin permet de s’en protéger et surtout il n’y a pas d’inconnu possible dans l’équation. D’après cette logique illogique les dangereux récalcitrants non-vaccinés vont avoir un taux de mortalité toute cause confondue éminemment plus élevé que les vaccinés. Cette donnée permet donc de s’assurer de la véracité de ce narratif et de calculer la balance bénéfice/risque. L’importance de cette donnée est due au fait qu’elle annihile toute possibilité d’existence de biais de comptage d’un groupe ou d’un autre. En effet, nul doute que certains décès ont pu être faussement attribués au covid chez des patients atteints d’autres maladies ou qu’au contraire certains ne lui ont pas été attribués à tort, à cause de l’existence d’un biais de confirmation – causé par exemple par la campagne gouvernementale mensongère « tous vaccinés tous protégés », reprise en cœur par le journalisme mainstream moderne. Le ministère de la Santé refusant de fournir ces chiffres, il a fallu persévérer pour obtenir une réponse, car même le sénat a censuré une pétition demandant ces données, sans raison valable.

 

Pierre Chaillot et Laurent Toubiana ont donc formulé une demande à la Commission d’Accès aux Documents Administratifs. Pour bien comprendre, la CADA est une autorité administrative consultative qui garantit l’effectivité du droit d’accès aux documents administratifs communicables et veille au respect des conditions de mise en œuvre du droit de réutilisation des informations publiques. La CADA a donc pour mission de fournir des avis aux particuliers qui se heurtent au refus d’une administration de communiquer un ou plusieurs documents qu’elle détient, elle n’est qu’un relais. Après 2 longs mois (le délai prévu par les textes de loi étant de 1 mois¹, mais vous savez en macronie ce n’est pas important) la CADA répondit tout simplement que ces données n’existaient pas. A titre informatif, l’Angleterre à travers l’Office for National Statistics est, quant-à-elle, capable de les fournir.²

 

Deux hypothèses peuvent être tirées de ce refus :

– La première est que le ministère de la Santé n’a tout simplement pas ces données et donc, tout le narratif disant qu’il y a plus de non-vaccinés à l’hôpital étiqueté Covid s’écroule totalement, à cause de l’existence de multiples biais. Par exemple, un biais de comptage peut être observé à cause du Pass-Vaccinal qui fait que les non-vaccinés vont se tester beaucoup plus que les vaccinés. Ainsi, lorsque le Pass-Vaccinal était exigé pour une hospitalisation, un patient hospitalisé pour un cancer en phase terminale devait se tester s’il était non-vacciné. Si le test était positif (bien que la plupart des cas covid soient asymptomatiques) et que le patient décédait alors il était officiellement considéré comme mort du covid, là où un patient vacciné serait mort du cancer. L’existence de biais absolument immenses rendent la statistique sur les simples hospitalisations et décès Covid-19 non-significative.

En voici un autre qu’on appelle biais de survie : si les patients jugés fragiles se vaccinent et meurent à la suite d’une myocardite due au vaccin, il y a beaucoup moins de morts du covid chez les patients fragiles vaccinés que non-vaccinés, car ils sont morts d’autre chose. L’ensemble du narratif culpabilisant s’écroule donc, faute de données de mortalité toutes causes confondues. De plus, c’est un manque de respect total envers les Français qui payent leurs impôts et ont le droit à l’information.

– La deuxième option est que le ministère de la Santé détient ces données et pour des raisons qui lui appartiennent, refuse de les publier. Ce comportement va complètement à l’encontre de la science et est de surcroît tout à fait antidémocratique.

 

Évidemment, la révélation de ce scandale a fait polémique et de nombreuses personnes se sont insurgées sur les réseaux sociaux, moi y compris. J’avais écrit le tweet suivant : « Le narratif covidiste s’écroule jour après jour : La CADA écrit « Il n’existe aucune statistique relative au statut vaccinal de toutes les personnes décédées, ni aucune statistique relative aux hospitalisations selon le statut vaccinal »! Tout n’était que PROPAGANDE ».

Face à cette énième controverse, les fact-checkeurs peu scrupuleux se sont empressés de se saisir de cette affaire pour voler au secours de l’exécutif. Et l’Agence France Presse a décidé d’épingler mon tweet dans un pseudo-article de fact-ckecing³.

 

La plus grande agence de presse française a alors décrété que mon tweet était trompeur. Elle le reprend en évitant totalement la question, et à la place en nous expliquant comment faire pour accéder aux chiffres sur le Covid  – comme si nous étions des assistés. En faisant ça la pseudo-journaliste se garde bien d’émettre une critique, ni même une tentative de compréhension de la démarche, qui a pourtant été expliquée maintes fois par Laurent Toubiana et Pierre Chaillot. En effet celle-ci n’est pas trompeuse elle est parfaitement claire. En opérant cette piètre manipulation qui n’a pas trompé grand monde, l’AFP ne respecte pas l’article 9 de la charte de Munich « Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs. »


En effet, la dénonciation de mon tweet a pour seul objectif de discréditer un discours en évitant absolument de l’écouter et de le comprendre, à travers une ingérence malhonnête de l’information, destinée à amener le lecteur vers certaines opinions. C’est tout simplement de la propagande. Alors à mon tour je déclare que l’article de l’Agence France Presse est trompeur. Ne baissons pas les yeux face à la malhonnêteté crasse des fact-checkeurs, et recheckons-les. 

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Sources & notes additionnelles

le délai de 1 mois¹

Source

La transmission par l’ONS en Angleterre²

Source

La réponse de l’AFP à Ilan Gabet³

Source

Lui l’Histoire, il ne maîtrise pas: le curieux cas de Yann Bouvier

Lui l’Histoire, il ne maîtrise pas: le curieux cas de Yann Bouvier

Comme d’habitude n’oubliez jamais les indicateurs les plus évidents quand un « debunkeur » sorti de nulle part tente de se constituer une audience :

  1. Loi de Tennyson: la demie-vérité est le pire des mensonges. Le mensonge par omission est un mensonge aggravé.
  2. Loi de Brandolini: l’énergie necessaire à réfuter la foutaise est très supérieure à celle qu’il faut pour la produire. Il faut 6 minutes à Bouvier pour dérouler son pseudo-debunk, il vous faudra au moins vingt minutes pour lire sa réfutation
  3. Rasoir d’Hanlon: n’attribuons jamais à la malfaisance ce qui peut être attribué à l’incompétence, même si en l’occurence, des signes de biais et de malfaisance évident apparaissent dans le « travail » de Bouvier.

Cette réfutation n’est pas exhaustive, nous ne nous concentrons que sur les contresens, mensonges et contrevérités les plus directs.

Sur le fond

Mensonge Numéro 1

« d’abord pas mignonne alors c’est vrai qu’aujourd’hui le mécanisme a une sale tronche mais à l’époque il ressemblait à ça et je trouve ça plutôt mignon »

Type de mensonge: par omission et sophisme de l’homme de paille

Réfutation: D’une part Bouvier laisse entendre qu’Aberkane n’avait pas compris que l’image présentée était une concrétion archéologique. C’est bien sûr faux.

D’autre part Bouvier n’a pas compris (ou ment, mais le rasoir d’Hanlon nous invite à attribuer son erreur à l’incompétence plutôt qu’à la malveillance) le concept de « cuteness » (« mignonitude ») développé par Aberkane: non la machine reconstituée n’est toujours pas mignonne dans les critères définis par Aberkane dans sa conférence: ses affordances (son invitation à l’utilisation) ne sont pas évidentes, elle n’est tout simplement pas facile d’accès, son design ne crie pas « adopte-moi ».

Mensonge Numéro 2

« Deuxièmement il y a des débats pour dater la création de ce mécanisme mais si on prend la fourchette la plus large il aurait été fabriqué entre 205 et 105 avant J-C »

Type de Mensonge: direct, et par omission

Réfutation: La fourchette citée par Bouvier est fausse, et c’est sur ce mensonge qu’il va prétendre qu’Aberkane se trompe dans sa conférence. D’une façon importante, cela signifie qu’il s’agit bien d’un mensonge, et pas d’une erreur de bonne foi. Les objets purement métalliques (comme la machine d’Anticythère) ne peuvent pas être datés au Carbone 14 dont la précision est une des meilleures possible pour la datation radioactive, et la fourchette la plus large pour la machine d’Anticythère n’est PAS entre 205 et 105 avant J-C mais de 205 à 60 av J-C, qui est la date du naufrage dont la machine faisait partie, tel que le confirme d’ailleurs le premier auteur de l’étude qu’il cite¹.

En fait la datation initiale du méchanisme d’anticythère était de 87 avant Jesus Christ², Jules César étant né en 100 avant JC, Aberkane a raison de dire « quand Jules César avait 14 ans ». Bien sûr, d’autres spéculations donnent des dates antérieures, et argumentent en ce sens, mais Aberkane choisit justement de donner la date la moins sensationnelle possible dans sa conférence. De ce choix justifié, Bouvier fait un mensonge à partir de rien, et cela, c’est plus que malhonnête.

¹. Carman. The Final Date of The Antikythera mechanism. Journal for the History of Astronomy, 20 Aug 2017

². Price, Derek de Solla (1974). « Gears from the Greeks. The Antikythera Mechanism: A Calendar Computer from ca. 80 BC » Transactions of the American Philosophical Society, New Series. 64 (7): 19.

Mensonge Numéro 3 

« et alors surtout le dernier point, un ordinateur, mh? c’est une machine qu’on ne pouvait pas programmer » et Bouvier de citer Bernard Cohen pour qui « ordinateur » se limite en effet à un système électronique programmable avec mémoire support.

Type de mensonge: par omission

Réfutation: Là aussi Bouvier triche délibérément en présentant à son audience une seule interprétation du terme « ordinateur analogique » qui n’est d’ailleurs en aucun cas ni indiscutable ni même seulement consensuelle. Il oublie aussi de dire à son audience que OUI la machine d’anticythère est « largement considérée comme un des premiers cas d’ordinateurs anologiques » et ce dans plusieurs publications  . Bouvier ment donc directement à son audience pour tenter de brosser son portrait faux d’Aberkane.

Sur le plan de la programmabilité comme critère, nous pourrions dire aussi que Bouvier a délibérément sélectionné sa source (Cohen) pour induire son audience en erreur, mais nous préférons invoquer le rasoir d’Hanlon, Bouvier n’ayant pas de compétence informatique particulière.

³. Efstathiou, Kyriakos; Efstathiou, Marianna (1 September 2018). « Celestial Gearbox: Oldest Known Computer is a Mechanism Designed to Calculate the Location of the Sun, Moon, and Planets ». Mechanical Engineering. 140 (9): 31–35. doi:10.1115/1.2018-SEP1. ISSN 0025-6501.

⁴. Ken Steiglitz (2019). The Discrete Charm of the Machine: Why the World Became Digital. Princeton University Press. p. 108. ISBN 978-0-691-18417-3. “The Antkythera Mechanism [The first computer worthy of the name…]”

⁵.Paphitis, Nicholas (30 November 2006). « Experts: Fragments an Ancient Computer ». Washington Post. Archived from the original on 8 June 2017. “Imagine tossing a top-notch laptop into the sea, leaving scientists from a foreign culture to scratch their heads over its corroded remains centuries later. A Roman shipmaster inadvertently did something just like it 2,000 years ago off southern Greece, experts said late Thursday.”

Mensonge Numéro 4

 » c’est incomparable » : commentaire subjectif de Bouvier à l’affirmation « algorithmiquement quelque part entre la pascaline et la machine enigma »

Type de mensonge: incompétence (rasoir d’Hanlon)

Réfutation : nous préférons attribuer cette erreur de Bouvier à l’incompétence plutôt qu’à la malveillance. Bouvier confond le « facteur de branchement » avec la « complexité algorithmique » qu’il confond aussi avec la programmabilité, qui est un aspect totalement différent. Il est très facile de produire une machine au facteur de branchement très élevé (la machine enigma) et ce dernier n’est en aucun cas une mesure de sa complexité algorithmique. Si Aberkane fait une erreur ou une imprécision, c’est plutôt qu’il met la Pascaline au même niveau que le calcul d’une éclipse, ce qui est discutable, bien que sur le plan arithmétique, oui, la machine d’anticythère effectue aussi des multiplications et des divisions, à la différence près qu’elles sont pré-programmées (comme une horloge). Aberkane a raison de comparer l’effort technologique pour concevoir la Pascaline à celui de la conception de la machine d’anticythère; même si cette comparaison est discutable, les arguments de Bouvier sont simplement faux: le facteur de branchement d’une machine n’est pas une mesure de sa complexité.

Mensonge Numéro 5 

« pas du tout cette machine était un gadget qui servait juste à reproduire des calculs qu’on savait très bien faire sans et qu’on a continué à faire après »

Type de mensonge : mensonge direct, mais rasoir d’Hanlon également

Réfutation : puisque Bouvier cite un passage fortement (trop) vulgarisé pour étayer son « argument » nous pouvons lui laisser le doute de l’incompétence. Le texte sur lequel il s’appuie déclare « Son utilité n’était pas pragmatique. Les savants de l’époque n’avaient pas besoin d’un tel calculateur, un crayon et une feuille de papier suffisaient »

Or ce passage destiné au grand public n’est pas du tout rigoureux au sens historique, que Bouvier prétend maîtriser. D’abord Bouvier ne s’insurge pas de ce qu’on parle de « papier et de craon » au 1er siècle avant J-C (bien avant l’invention du papier, bien avant l’invention du crayon) et cette indignation à géométrie variable ne peut que nous alerter sur sa bonne foi.

Ensuite en aucun cas la capacité à mécaniser un calcul explicite ne fait de l’objet en question un « gadget », c’est une opinion certes, mais sans rigueur historique. Dire que la machine d’anticythère est un « gadget » est un non-send historique absolu car ce terme désigne spécifiquement un objet reproduit en grand nombre voire « commoditisé » et jamais quelque chose d’unique, de rare et de précieux.

On peut suspecter Bouvier de verser dans le sensationnalisme, de chercher désespérément à donner une épaisseur inexistante à sa pseudo-réfutation, mais nous préférons lui laisser le doute de l’incompétence, sans doute ne savait-il pas

  • que le papier et le crayon n’existaient pas au 1er siècle avant JC
  • qu’un gadget est un objet sans valeur produit en de multiples exemplaires
  • que la mécanisation d’un calcul manuel représente bien un effort technologique particulier.
Mensonge Numéro 6 

« même l’Eglise Chrétienne n’y voyait pas de Magie »

Type de Mensonge: non sequitur, et mensonge direct

Réfutation : que vient faire l’Eglise Chrétienne là-dedans? Bouvier reproche à Aberkane de n’avoir pas été sensationnel dans sa datation en la « limitant » à « quand Jules César avait 14 ans » (87 av JC) et maintenant il invoque l’Eglise Chrétienne au Moyen Age pour dire qu’elle, au moins neuf siècles plus tard et après l’introduction massive de l’astrolabe, n’y voyait pas de magie? Ce gloubi-boulga argumentatif indigne d’un fact-checkeur ne peut de près ou de loin constituer un « debunk » d’Aberkane comme le prétend Bouvier.

Mensonge Numéro 7 

« c’est juste la banale histoire d’une technologie qui a été perdue »

Type de mensonge: mensonge direct

Réfutation: non le Mécanisme d’anticythère n’a rien de banal. Cette technologie n’était pas usuelle et nous n’avons aucun exemple de sa reproduction, même à petite échelle, contrairement aux autres cas cités par Bouvier. Après avoir accusé à demi-mot Aberkane d’avoir osé donner la datation la plus conservatrice (donc la plus banale justement) du mécanisme, le voilà qui déclare que cet artefact et la perte de son savoir-faire sont une question « banale ». Ceci est faux parce que les « savoir-faire perdus » qui sont considérés comme « banals » sont ceux qui étaient reproduits dans l’histoire (le Feu Grégois, le béton romain ou les aqueduc par exemple)  or il n’en était rien du mécanisme d’Anticythère, singularité technologique donc objet unique, documenté nulle part ailleurs, ni dans sa conception ni dans sa possession.

Mensonge Numéro 8 

« on sait depuis le 19ème siècle que deux métaux de nature différente plongés dans une solution acide ou saline ça peut produire de l’électricité »

Type de mensonge: incompétence (rasoir d’Hanlon)

Réfutation: Bouvier n’a pas la moindre idée de ce dont il parle. D’abord les travaux de Galvani et Volta (à qui l’on doit l’invention de la « pile ») datent du 18ème et PAS du 19ème siècle (et là, contrairement au mécanisme d’anticythère, ce n’est pas une datation controversée et discutable. Ensuite non la pile ce n’est pas « deux métaux de nature différente dans du sel ou de l’acide »,  c’est un couple oxydo-réducteur qui ne nécessite aucun métal en particulier (eg. pile à hydrogène, électrode à graphite, à soufre etc). Le terme électricité vient du mot grec pour « Ambre » qui n’est pas tellement un métal non plus.

Bien sûr, Bouvier n’est pas dans son domaine de compétence mais il est curieux qu’il fasse des reproches à Aberkane dans une conférence interdisciplinaire de plus de 150 minutes tout en produisant, lui déjà plus de 8 mensonges en moins de 5 minutes

Mensonge Numéro 9 

« 24 micro Ampère, au sens strict, est totalement imperceptible »

Type de mensonge: incompétence (rasoir d’Hanlon)

Réfutation: là aussi par un vague copier-coller Bouvier ne sait pas de quoi il parle. D’une part le courant électrique qu’il décrit est celui qui est reconstitué par les archéologues (avec de l’eau salée) il est purement indicatif mais ne représente pas l’état de la pile à son époque de fabrication. En effet, il était possible d’utiliser du jus de citron comme solution électrolytique (ce qui fut d’ailleurs fait par les Mythbusters) et obtenir ainsi un courant-voltage plus élevé

D’autre part le seuil de perception dépend, en plus de l’intensité (en ampères), également du voltage, de la durée, et de l’administration (sur la langue? sur le bout des doigts? avec une peau mouillée?, sous la peau avec une aiguille? etc)

Mensonge Numéro 10 

« en plus il y a avait un bouchon en bitume sur le bitoniau qui empêchait de brancher un fil sur la partie cuivrée à l’intérieur »

Type de mensonge: direct ou incompétence

Réfutation: un sceau bitumineux n’empêche pas du tout de connecter un fil, (même dans le bâtiment pour un paratonnerre d’ailleurs). Nous ne pouvons penser que Bouvier ignorait ce fait.

Cependant, il se peut que Bouvier, ne saisissant vraisemblablement pas la différence entre décharge électrique et galvanoplastie, ait lu sur Wikipedia (qui n’est pas une source en soi) que oui, le bitume n’est pas une bonne idée pour une cellule de plaquage (sauf si les courants sont suffisamment faibles) conçue pour un usage prolongé, ce qui ne pose pas de problème par contre pour des usages ponctuels (décharges courtes)

Mensonge Numéro 11

« la théorie de la pile a été abandonnée »

Type de mensonge: par omission

Réfutation: Non, juste non. Certains archéologues invitent à abandonner cette hypothèse, c’est vrai, mais ce n’est ni un consensus ni la preuve qu’elle n’est plus explorée dans la recherche contemporaine. Encore une fois, pour « inventer » un mensonge d’Aberkane, Bouvier tronque ses sources pour donner l’impression – fausse – d’un consensus formel, définitif et indiscutable, trompant ainsi son audience.

Au final « tout ça dans un extrait de 4 minutes 11 de conférence » déclare le youtubeur et pourtant lui, Bouvier, arrive lui à embrayer pas moins de onze mensonges plus ou moins directs, plus ou moins incompétents dans une vidéo préparée et montée (contrairement à la conférence d’Aberkane) en quatre minutes aussi, et ses mensonges à lui sont confirmés.

Sur la forme

Laissons de côté les emojis et le montage outrancier. Plus préoccupant sont les liens non déclarés de Bouvier avec Thomas Durand.  Le but est de faire dans l’outrage pour obtenir des vues et acquérir des abonnés. Thomas Durand a déjà utilisé ces méthodes peu glorieuses en faisant sortir de nulle part « Wildeye Demon » alias de Wendy Boisnard (ancienne collaboratrice d’un politicien lourdement condamné en justice) dans le seul but d’attaquer Aberkane.

Le deal étant simple: tu attaques Aberkane, je te retweete ainsi que tout mon réseau, et on fait décoller ta chaîne sur youtube. Déontologiquement, Durand a menti à toute sa communauté en présentant Wendy Boisnard comme « indépendante » alors qu’elle est en fait la compagne de Samuel Buisseret, de sa chaîne partenaire Mr Sam. Bref, poudre aux yeux et manipulation à tous les étages.

Sans surprise donc, même mécanisme avec Bouvier – qui lorsqu’on lui pose des questions sur les détails de ses recherches en commentaire, cite… Thomas Durand, et son blog menace-théoriste.


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Pourquoi le sulfureux patron de l’Express est déchaîné contre Idriss Aberkane ?

Pourquoi le sulfureux patron de l’Express est déchaîné contre Idriss Aberkane ?

Trois dossiers en neuf mois, une vaste tentative de censure et d’intimidation, un droit de réponse toujours refusé, pourquoi le patron de l’Express, déjà lourdement condamné pour diffamation s’acharne-t-il sur l’écrivain français? 

Le très controversé patron de l'Express (condamné en diffamation en 2021) en compagnie du milliardaire Patrick Drahi, gravement mis en cause dans l'affaire des Panama Papers et également dans le viseur du fisc suisse, et dont le groupe Altice, au financement très opaque impliquant plusieurs paradis fiscaux, vient d'être à nouveau condamné à une amendes record après un autre redressement fiscal de 250 millions d'euros.

Le très controversé patron de l’Express (condamné en diffamation en 2021) en compagnie du milliardaire Patrick Drahi, gravement mis en cause dans l’affaire des Panama Papers et également dans le viseur du fisc suisse, et dont le groupe Altice, au financement très opaque impliquant plusieurs paradis fiscaux, vient d’être à nouveau condamné à une amendes record après un autre redressement fiscal de 250 millions d’euros.  

« Derrière chaque grande fortune il y a un grand crime »

Harlan Cohen (probablement inspiré de Balzac)

Un magnat sulfureux et des montages opaques

Considérablement enrichi dans des manoeuvres opaques et controversées, le multimillionnaire Alain Weill a déjà fait l’objet de plusieurs enquêtes et investigations, parmi lesquelles l’ouvrage de référence de Didier Maïsto : La TNT, un scandale d’Etat. Les estimations les plus conservatrices du patrimoine de Weill tournent autour de 330 millions d’euros, répartis entre des actions à travers plusieurs paradis fiscaux et des actifs immobiliers notamment dans les Alpes et le Sud de la France. Très proche du milliardaire Patrick Drahi lui-même gravement mis en cause dans le scandale des Panama Papers, le magnat de NextRadio se rêve aussi en patron de presse écrite, en particulier depuis la prise de contrôle brutale du magazine français par le groupe Altice.

Or l’Express de l’ère Drahi – que plusieurs journalistes maison ont depuis rappelé l’ex-presse dans leur protestation face à ce rachat aux motivations politiques évidentes – a longtemps été détenu par une holding panaméenne administrée par l’ultra-controversé cabinet Mossack Fonseca, au coeur donc du scandale des Panama Papers auquel Netflix a consacré le film The Laundromat. Mossack-Fonseca tentera de poursuivre Netflix en diffamation mais sera promptement débouté

Or les liens historiques et même structurels de l’Express de Drahi-Weill avec le cabinet panaméen Mossack-Fonseca – via la holding Jenville SA, commanditaire des services de Mossack-Fonseca et présumée appartenir à un vaste réseau de société-écran – posent de nombreux problèmes déontologiques voire légaux. D’une part le lectorat de l’Express est en chute libre – le magazine a perdu plus de la moitié de ses lecteurs rien que de 2015 à 2020, de loin la plus large perte enregistrée dans sa catégorie – d’autre part les subventions et les avantages fiscaux extrêmes (abattement de 90% de la TVA sur la base du taux normal de 22%) continuent de pleuvoir sur la publication en plein effondrement:  au moins six millions d’euros par an sur la période où le magazine a donc perdu plus de 50% de son lectorat, ce qui correspond peu ou prou à son déficit annuel… pratique pour une publication longtemps intriquée dans un montage tentaculaire de sociétés-écrans. Dans ce contexte la cession de l’Express à Weill, qui demeure intimement lié au groupe Altice à qui il doit tout, et qui maintient possession de 49% de son capital par ailleurs, apparaît comme une reconfiguration sur-mesure pour faire oublier, justement, Jenville SA et le scandale des Panama Papers.


Interrogé par le journaliste d’investigation Didier Maïsto, un banquier d’affaire avait déjà diagnostiqué les pratiques du conglomérat Altice-L’Express : 

« qui prête de l’argent à Patrick Drahi? Les banques, par le biais de fonds divers et variés, qui transitent par des paradis fiscaux !” “Ce qui signifie que dans tous les cas de figure et de quelque manière que vous envisagiez la question, Altice n’est pas et ne sera jamais un groupe français. Tout est imaginé à Genève avec son équipe, qui part ensuite en mission aux quatre coins du monde. C’est comme le robot liquide de Terminator, qui se disperse et se recompose sans cesse au gré des événements !” source

Or même si Alain Weill a plusieurs foi professé la foi bouillonnante de faire de son magazine fraîchement acquis un Economist à la française, force est de constater que sa présence à la tête de ce titre relève bien davantage d’un jeu de marionnettes à l’initiative de Patrick Drahi, que de l’expression sacerdotique et passionnée d’un grand patron de presse. Ceci est d’autant plus vrai que remplacer la controversée Jenville SA par la personne physique Alain Weill, selon un juriste contacté par Rechecking, permet d’éviter toute enquête sur la violation présumée de la loi de n°86-897 du 1er août 1986, qui interdit à toute personne physique ou morale étrangère de détenir plus de 20% du capital ou des droits de vote d’une entreprise éditant une publication de langue française sur le territoire. Si Weill se rêve donc en charismatique patron de presse, la réalité plus terre-à-terre semble le promouvoir au mieux au statut de Panama-boy. 

Si Alain Weill sent donc le soufre, ce n’est pas seulement parce qu’il est lié aux montages opaques – et plusieurs fois punis – du groupe Altice et de son compète Patrick Drahi, mais parce qu’il traîne derrière lui d’autres affaires louches. Citons par exemple le licenciement excessif de son ancien chauffeur, à qui il avait été jusqu’à renier 3236,82 euros de prime de licenciement exactement (pour un multimillionnaire le geste manque cruellement d’élégance), ce en quoi la cour d’appel a donné tort à Alain Weill, et de lui sommer également le paiement des heures supplémentaires dudit chauffeur, que le magnat refusait bien entendu d’acquitter. Il semblerait donc que Weill, au même titre que Drahi dont le groupe Altice a été plusieurs fois souligné comme l’un des plus mauvais payeurs de France, ait des difficultés à s’acquitter de ses devoirs d’employeur . 

Certes, rabioter illégalement sur les heures supplémentaires de son chauffeur semblera toutefois véniel, en comparaison de l’enrichissement personnel colossal que l’étrange Monsieur Weill a tiré de l’opération immobilière liée au bâtiment de SFR, BFM et Libération à Paris. En décidant en effet de faire déménager lesdites sociétés dans un immeuble dont Weill et Drahi étaient propriétaires à titre personnel et en en revendant 49% avant son inauguration, les deux compères ont réalisé une plus-value pharaonique alors même que « Pour les locataires comme SFR, BFM, Libération et L’Express, l’affaire s’est révélé beaucoup moins intéressante. » rapporte le journaliste d’investigation Jamal Henni.

En mai 2018 (soit à peine quatre mois après l’acquisition du dernier immeuble), le duo a revendu 49% des bâtiments au fonds immobilier français Primonial. La revente valorise l’ensemble à 1,15 milliard d’euros, indique un document de Primonial. La plus-value réalisée par Patrick Drahi et Alain Weill peut donc être estimée à 300 millions d’euros. (…)

Comment expliquer que les immeubles aient gagné autant de valeur en aussi peu de temps? C’est visiblement dû aux baux de location qui ont été conclus avec SFR entre l’achat et la revente. (…)

Si les propriétaires Patrick Drahi et Alain Weill ont fait une excellente affaire, cela n’a en revanche pas été le cas pour les sociétés locataires, dont plusieurs sont en difficultés financières, comme NextRadioTV, qui vient de lancer un plan social, et surtout l’Express et Libération. “Ces bureaux, ce siège social, pèsent sur les comptes”, a admis le patron des deux journaux, Clément Delpirou

En effet, le loyer à Balard s’est avéré bien plus élevé que celui payé auparavant. Libération a supporté une hausse du prix au mètre carré de + 43% par rapport à ses locaux rue de Châteaudun à Paris. NextRadioTV, qui résidait auparavant dans un immeuble du même quartier, a vu son tarif au mètre carré bondir de +30% en se déplaçant de moins d’un kilomètre. SFR enfin, qui venait de s’installer fin 2013 dans un campus flambant neuf à Saint Denis, a supporté une hausse de +35% du coût au mètre carré.

Weill et Drahi on donc directement appauvri leurs sociétés, pour certains cotées en bourse ou co-détenues par d’autres actionnaires et associés, tout en s’enrichissant en nom propre. Pendant que leurs compagnies licenciaient et s’endettaient pour se maintenir à flots, eux réalisaient une plus-value de plusieurs centaines de millions d’euros. Plus qu’une affaire d’abus de bien sociaux, c’est finalement un redressement fiscal massif qui a frappé… SFR comme personne morale. Le Monde titrera pourtant plus clairement, « Quand Drahi fait des affaires avec Drahi« . 

Des sommets de terrorisme intellectuel

1. La Grande Diffamation

Patron de presse Alain Weill ? Las! sa profession de foi de grand directeur de la publication durera ce qu’elle durera. Loin de redresser le magazine en déshérence pour en faire une référence de l’information exacte et impartiale, le magnat ne trouvera rien de mieux que de se faire froidement condamner en diffamation pour des propos que l’on peut pour le moins qualifier de nauséabonds. « Ce dossier ne passe pas très loin de l’incitation à la haine » nous confie un juriste « d’une certaine façon cette condamnation en diffamation avec versement de réparations est une forme de damage control ». Les faits? Weill a sanctionné la publication dans les colonnes de l’Express de ce qu’Abdelaziz Hamida, Maire de Goussainville, avait été fiché S, sans apporter bien sûr aucune preuve de cette déclaration qui ne peut, en rétrospective, qu’évoquer les stéréotypes les plus abjects

Dans un communiqué paru le 5 Mars 2021, Abdelaziz Hamida, également Vice-Président de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France se félicite du très accablant verdict rendu contre l’Express et Alain Weill « au nom du peuple français ». In solidum, Alain Weill a donc consacré le caractère profondément diffamatoire de son magazine. On note donc une réelle progression sous l’ère Weill en effet: l’Express passe de « Unes Tapageuses » selon l’Acrimed, à la diffamation pure et simple, qui est la forme la plus brutale, et la plus illégale, de la désinformation. 

2. Le Scandale #ExpressGate

Certes l’Express et Alain Weill se sont donc par le passé enragés contre un élu musulman de banlieue parisienne et ont été pour cela condamné très fermement par la 17ème Chambre Correctionnelle, mais pourquoi décuplent-ils aujourd’hui leur véhémence à l’encontre de cet autre musulman qu’est Idriss Aberkane? Plusieurs affaires survenues en 2022 offrent un motif à ces emportements. 

A l’été de cette année en effet, deux journalistes du magazine de Weill, Victor Garcia et Alix L’Hospital, prétendent préparer une enquête sur l’écrivain français. Jouant le jeu, et les sachant bien entendu pleinement détachés des obligations de neutralité et d’impartialité qu’impose la Charte de Munich, l’écrivain leur accorde une interview à la condition qu’elle soit enregistrée dans son intégralité, ce à quoi les deux personnages vont acquiescer. 

L’interview s’avérant une catastrophe pour eux, mettant notamment en lumière non seulement leur manque total de préparation mais aussi – comme Aberkane l’avait anticipé – leur déni systématique de toute information contradictoire et le fait plus prosaïque que leur article était entièrement écrit d’avance, Garcia et l’Hôpital vont faire pression sur l’écrivain pour prétendre lui interdire la publication de leur entretien. Cette pression brutale et hors du commun, contre laquelle de nombreux journalistes s’insurgeront au chef desquels André Bercoff, marque le début de l’affaire désormais connue comme l’Expressgate. 

Si Garcia et l’Hôpital, de l’avis de plusieurs commentateurs, ont en effet était « pulvérisés » dans cette interview, rien ne leur permettait de prétendre interdire sa publication. D’une part une telle revendication s’oppose directement au Premier Devoir de la Charte de Munich, qui enjoint le journaliste à dire la Vérité, rien que la Vérité et Toute la Vérité, mais elle n’avait évidemment aucune base légale, les deux personnages plaidant une atteinte à leur vie privée pour une interview consentie et recueillie dans le cadre de leur travail. Bien entendu, Aberkane refusera de donner suite à leurs fantaisies, et c’est le journal France Soir qui publiera loyalement l’intégralité de l’interview, sans aucune partialité au montage, n’épargnant pas le ridicule auto-infligé des deux contributeurs truculents de l’Express. Ces derniers ne pardonneront jamais à Aberkane d’avoir mis à jour leurs graves mystifications. 


A gauche : la lettre d’avocat conçue pour intimider Aberkane et l’empêcher de publier l’interview qu’il avait recueillie avec le consentement de Garcia et l’Hôpital. N’ayant aucune base légale réelle et procédant donc d’une esbroufe sans fondement, Aberkane n’y donnera pas suite. En revanche, lorsque les deux contributeurs de l’Express se déchaîneront contre l’écrivain français ils lui refuseront catégoriquement tout droit de réponse (à droite), en violation de la déontologie journalistique la plus élémentaire, et prouvant davantage encore leur refus de tout contradictoire. 

Rechecking de la dernière attaque de l’Express contre Idriss Aberkane

Indignés par les excès coupables du dernier dénigrement de l’Express, des journalistes citoyens ont passé ce dernier au crible. En partenariat avec Rechecking, ils se sont procurés des preuves incontestables de ce que les polémistes Garcia et l’Hospital ont systématiquement étouffé toute information contradictoire dans leur enquête, en violation flagrante du Premier Devoir de la Charte de Munich. Revenons sur quelques-uns des mensonges les plus éhontés de leur dernier papier « écrit à l’encre du seum » pour citer Alexis Poulin.

Nota Bene: cette liste non exhaustive sera mise à jour, le travail de dénigrement et de mystification de l’Express s’étant étalé sur plusieurs semaines, et la Loi de Brandolini étant formelle: il faut dix fois plus de temps pour réfuter la foutaise qu’il n’en a fallu pour la produire. 

 

Mensonge Numéro 1

« lorsque L’Express l’interrogeait, en juillet dernier, sur ses publications en neurosciences, dans le cadre d’un dossier consacré au développement personnel. Aujourd’hui pas plus qu’hier, il reste impossible de trouver la moindre trace d’une étude publiée par Idriss Aberkane dans ce domaine, sur aucun des moteurs de recherche dédiés. Mais il a une parade : il travaillerait pour l’industrie et l’armée et serait tenu à la confidentialité et au secret-défense. »

Pourquoi c’est faux: 

Voilà ce que dit exactement Idriss Aberkane dans l’interview que Garcia a tenté de censurer et qui est disponible sur France Soir: 

« J’ai publié quelques travaux, même si la majorité de ma recherche est industrielle, puisque ma thèse à l’École Polytechnique était dans une convention CIFRE. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une thèse industrielle dont le métier et la livraison n’est pas dans des journaux à comité de lecture » 

Idriss Aberkane précise également réaliser des travaux industriels dont il ne peux pas parler, mais dont il existe quelques extraits dans sa thèse.

Ainsi Victor Garcia ment délibérément en transformant l’affirmation claire : « certains de mes travaux sont tenus au secret industriel » en « certains de mes travaux sont tenus au secret-défense », ce qui est plus sensationnel, mais entièrement faux car Idriss Aberkane n’a jamais prononcé cette phrase. Dès lors, Garcia va interroger l’Armée française, et crée un mensonge à partir de rien. 

On ne peut attribuer ce mensonge à l’incompétence mais bien à la seule malveillance: Garcia savait d’autant plus qu’il mentait que le groupe Altice lui-même, auquel l’Express est intimement lié, vient de plaider scandaleusement le « secret des affaires » pour  censurer une dizaine de journalistes en France


Mensonge Numéro 2 

« l’activité de la fondation Bioniria semble au point mort »

Pourquoi c’est faux :

Contacté par nos soins le conseil de la Fondation Bioniria nous déclare ne jamais avoir été contacté par l’Express, et que la Fondation mène bien-entendu toujours plusieurs actions, dont deux campagnes environnementales et divers projets ayant trait à la bio-inspiration et aux réseaux stigmergiques – entre autre.


Mensonge Numéro 3

« Dans « Syracuse est résolu », la plupart de ses preuves sont d’un niveau de première année de licence, voire de lycée », explique-t-il. Son confrère Nicolas Gauvrit, chercheur en sciences cognitives à l’Ecole pratique des hautes études à Paris, critique lui aussi l’étude en pointant l’absence de théorème final. 

Pourquoi c’est faux: 

Il s’agit là d’un mensonge par omission donc d’un mensonge aggravé. D’une part Garcia ne précise pas loyalement à son audience que Gauvrit est un ennemi déclaré – donc non neutre – d’Idriss Aberkane, d’autre part il feint d’ignorer que « Syracuse est résolu » est un preprint ou « document de travail » spécifiquement conçu pour vulgariser un travail en cours, et que son contenu est donc rendu volontairement accessible. Les articles relus à comité de lecture publiés dans la revue Mathematics en 2021 et 2022 sont évidemment beaucoup plus techniques, et si Gauvrit n’en parle pas c’est qu’il ne possède pas le niveau scientifique nécessaire à leur critique rigoureuse, niveau que les reviewers de ces articles pour Mathematics eux, possédaient. 


Mensonge Numéro 4 

« A la place, il y a un texte informel expliquant pourquoi il l’a résolue. Mais si un mathématicien veut prouver une démonstration, il présente un théorème, pas un discours. »

Pourquoi c’est faux: 

Toujours mensonge par omission, présentant mensongèrement un preprint de vulgarisation comme la publication principale, mais aucune analyse sur le fond des deux articles publiés dans Mathematics. Gauvrit fait même comme s’ils n’existaient pas. 


Mensonge Numéro 5 

« Ce sont typiquement des revues « prédatrices », et les chercheurs doivent payer pour y paraître [NDLR : entre 500 et 2 000 euros par étude] 

Pourquoi c’est faux: 

Ce dénigrement gratuit passe sous silence que 

  • Mathematics est une revue au facteur d’impact supérieur à beaucoup de revues mathématiques de grande qualité (2,5)
  • que des mathématiciens de renom y publient
  • qu’il ne figure dans aucune des grandes bases bibliothécaires listant les revues prédatrices
  • que des chercheurs qui ont les faveurs de Garcia (comme Stanislas Dehaene) publient régulièrement dans des revues payants (comme PLoS par exemple, dont les frais de publication open source sont équivalents) 
  • que les frais de publication n’hypothèquent en aucun cas la relecture par les pairs et la possibilité de voir l’article récusé
  • d’ailleurs les articles d’Aberkane portent lisiblement la mention de leur date de soumission, de leur date de révision et de leur date de publication finale, preuve de ce qu’ils ont été relus, modifiés et corrigés par les pairs
  • enfin les frais de ces revues consistent à la cession des droits d’auteurs pour un accès gratuit et Open Source, et en aucun cas, comme le laisse entendre Garcia, un blanc-seing pour publication immédiate. 


Mensonge Numéro 6 

« Idriss Aberkane aurait dû présenter ses travaux devant ses pairs afin de les convaincre du bien-fondé de ses calculs, comme le font tous les mathématiciens de la planète. »

Pourquoi c’est faux:

Cette affirmation est totalement et délibérement fausse: Idriss Aberkane a bien soumis ses publications scientifique à la relecture de ses pairs dans les revues Mathematics et Applied Mathematics. Son article An algorithm for Linearizing Collatz convergence est le plus consulté de l’histoire de cette revue (plus de 70 000 fois) et donc un grand nombre de pairs, en plus des reviewers qui ont validé cet article, l’ont bien consulté en effet. 


Mensonge Numéro 7 

« Aux yeux des spécialistes, tous ces arguments suffisent à disqualifier ses travaux sans même les lire. Mais L’Express leur a tout de même demandé d’analyser plus en détail les études. Jean-Paul Allouche, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de Syracuse, s’y est refusé

Pourquoi c’est faux: 

En mathématique, il n’existe que des démonstrations, on ne peut rien réfuter sans le lire, et Allouche en effet, ami proche de Thomas Durand, visé par une plainte pour diffamation publique, dénonciation calomnieuse et association de malfaiteurs, n’est pas parvenu à réfuter les travaux d’Aberkane. Tels sont les faits, contradictoires vis-à-vis du laisser-entendre de Garcia, lequel ajoute la mystification suivante: « Fabien Durand, lui, a accepté. Il a constaté de nombreuses erreurs sur le fond et la forme. » mais au seul bluff, puisqu’aucune démonstration n’est fournie, ce qui est l’opposé même de la méthode de preuve en mathématiques. Pourquoi cet illustre inconnu, s’il a bien trouvé des erreurs formelles que les 7 reviewers de Mathematics n’ont pas décelées, pas plus que les 70 000 lecteurs de cet article, ne livre pas ses démonstrations, lui, à l’approbation de ses pairs? 


Mensonge Numéro 8 

«  Qu’une personne ait pu démontrer la conjecture de Syracuse en 15 ou 30 pages est au mieux risible, lance-t-il. Imaginez quelqu’un se présentant comme biologiste publie, dans une revue considérée comme peu fiable par les experts, une étude où il déclare avoir trouvé un moyen de guérir le cancer auquel personne n’a pensé : une décoction de peaux de banane et des feuilles de lierre. Irais-je demander à des chercheurs professionnels si ce remède doit être pris au sérieux ? »

Pourquoi c’est faux: 

L’argument d’Allouche est contredit par Jack Andraka, qui a justement trouvé un nouveau moyen de diagnostic du cancer du pancréas, à 15 ans, en moins de 10 pages, en 2012. En mathématiques, des preuves courtes et brillantes existent, qu’ils s’agissent des celles de John Nash ou d’Hillel Furstenberg. Au-delà, la comparaison pseudo-cancerologique d’Allouche, est un sophisme d’autant plus grand que ce sont justement les articles et les démonstrations « en decoction de peau de banane » qui sont les plus faciles à réfuter en toute rigueur mathématiques. Cependant il ne peux que déclarer publiquement son échec, à faire parler les seules mathématiques pour contre-dire la démonstration d’Aberkane. Au final, c’est donc lui-même qu’il contredit : soit il s’agit bien d’une décoction » et elle donc très facile à contredire aussi bien pour les sept revieweurs impliqués dans les 2 articles à comité de lecture publiés par Aberkane, que par Allouche lui-même (en lui laissant le bénéfice de la compétence) ou alors, le propos d’Allouche est faux, et il n’est tout simplement pas parvenu à réfuter rigoureusement le travail d’Aberkane parce qu’il n’en possède pas le niveau de compétence. 


Mensonge Numéro 9 

« En 2018, il lançait un projet d’interface de navigation Internet révolutionnaire intitulée Chréage. Les prémices d’un métavers avant l’heure. Ce dernier devait être soutenu à hauteur de 144 000 dollars par de généreux donateurs via un financement participatif. » 

Pourquoi c’est faux:

Il s’agissait en réalité d’un financement ouvert qui n’a pas atteint les trente mille dollars par ailleurs, le site de chréage qui est encore disponible à la consultation le dit noir-sur-blanc en précisant qu’il ne s’agit pas d’un financement participatif mais ouvert, ce qui contredit directement la narration bidonnée de Garcia par laquelle il essaie de laisser vaguement entendre l’existence d’une irrégularité. Rechecking a contacté le fiduciaire qui tient légalement les comptes de ce projet, qui a pu confirmer que le financement ouvert n’a pas couvert 9% des frais de R&D engagés par la société d’Idriss Aberkane. Cette information était librement accessible à Garcia et compagnie, mais ils ont préféré interviewer plutôt d’anciens camarades frustrés de Normale Sup’. 


Mensonge Numéro 10

« L’enquête a été confiée au comité d’éthique de l’Ecole polytechnique, présidé par Benoît Deveaud, qui précise : « Le processus prend du temps, car nous sommes dans une situation juridique complexe. Le dossier est en principe du ressort de l’école doctorale de l’université Paris-Saclay, mais à cette époque l’élève était employé à Polytechnique, qui n’avait pas encore d’école doctorale. » 

Pourquoi c’est faux. 

Ici Polytechnique contredit Polytechnique. Après avoir déclaré qu’Idriss Aberkane n’avait jamais été inscrit chez elle en thèse, voilà que l’école confirme bien qu’il y a été jeune chercheur, et « employé à Polytechnique ». Autre mensonge: il existait bien à l’époque déjà une Ecole Doctorale de l’Ecole Polytechnique, l’EDX, dirigée par Alexandra Belus, qui a remis un certificat tamponné à Idriss Aberkane, disponible sur son site. Quant à la pseudo-affaire de plagiat, instrumentalisée par Thomas Durand qui s’est trouvé en contact avec Benoît Deveaud en contravention des droits élémentaires d’Idriss Aberkane, elle est entièrement fallacieuse puisque le texte « incriminé » est une documentation technique dont Aberkane indique pleinement la source et qu’il publie en annexe. On note que Saclay n’a pas voulu prendre ce dossier bidon, et que Polytechnique, après avoir tout fait pour prétendre ne rien à voir avec la thèse d’Aberkane, se retrouve seule à justifier cette fantaisiste saisine.


Mensonge Numéro 11

« En 2016, Idriss Aberkane avait demandé qu’un embargo de cinq ans soit appliqué sur sa thèse pour des raisons de protection intellectuelle. »

Pourquoi c’est faux.

 Mensonge par omission donc mensonge aggravé. Garcia et ses compères passe sous silence qu’il s’agissait d’une thèse CIFRE, qui implique des partenaires industriels qui ne peuvent pas dévoiler certains de leurs secrets au grand public avant une période donnée. Cette demande d’embargo présentée comme unilatérale était donc en réalité le fruit d’un accord multilatéral. Or Garcia connait d’autant mieux ces enjeux que le groupe Altice, encore une fois, vient scandaleusement d’imposer un embargo à des dizaines de journalistes ayant enquêté sur se montages opaques dans des paradis fiscaux, au nom justement du sacro-saint « secret des affaires ». Donc quand Altice censure des journalistes au nom d’un embargo « industriel » bidon, c’est bien, mais quand les partenaires d’une CIFRE-ANRT mettent une recherche sous embargo limité et régulier, c’est mal. 


Mensonge Numéro 12

« Une thèse demande de cinquante à soixante heures de travail par semaine pendant trois à quatre ans. Il s’agit d’un emploi à plein temps pour quiconque le fait sérieusement, aussi brillant soit-il. Et après l’avoir validée, il faut encore faire des stages de postdoc (de deux à six ans), avec le même dévouement. Ensuite on peut piloter entièrement un projet scientifique, explique Mariano Casado.

Pourquoi c’est faux.

Aucune charte des thèses (documents faisant bien plus autorité que l’opinion improvisée d’un illustre inconnu) n’a jamais fait mention de ces volumes d’heures complètement fantaisistes, et qui seraient d’ailleurs pour certains parfaitement illégaux. Dans le contrat CIFRE de polytechnique  (disponible depuis 2016 sur le site d’Idriss Aberkane) la thèse en question s’étale bien sur une période de 3 à 4 ans (2012-2016)

Concernant le post-doc, il est d’usage pour certains jeunes diplômés d’en faire un ou deux, trop souvent hélas, parce qu’ils ne trouvent pas de travail à la sortie de leur thèses, mais ce n’est en aucun cas une obligation et il y a encore heureusement beaucoup de chercheurs qui trouvent un emploi académique stable  (professeur assistant, chercheur titulaire) sans jamais passer par la case post-doc. On a l’impression que ce Monsieur Casado projette ses echecs personnels sur Aberkane, mais en aucun cas sa proposition péremptoire n’est exacte au regard de la loi et de la coutume. 

Il existe de nombreux autres mensonges dans le dossier d’opinion publié par l’Express, et Rechecking les réfutera plus tard. 

Me Jason Benizri, avocat de l’écrivain, nous a confirmé avoir déposé plainte avec Constitution de Partie Civile contre Alain Weill. Si ce dernier est à nouveau reconnu coupable en correctionnelle, devra-t-on l’appeler un repris de justice récidiviste?

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